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Blogues infirmiers

  
https://www.canadian-nurse.com/blogs/cn-content/2012/01/01/blogging-the-nursing-life
janv. 01, 2012, Par: Ann Silversides

La première chose qu’il faut savoir sur les infirmières et infirmiers qui bloguent, c’est qu’ils prennent leur profession très au sérieux. Ils vous feront peut-être franchement rire, ou vous décriront un événement poignant, ou encore ils bougonneront, mais après un long quart de travail, ils ne s’installeraient pas à l’ordinateur pour bloguer s’ils étaient indifférents.

Comment l’expliquer?
Je trouve parfois très difficile de rentrer chez moi et de faire comme s’il ne s’était rien passé de catastrophique d’un point de vue émotionnel... Après avoir partagé un moment profondément marquant de la vie de quelqu’un, on ressent vraiment le besoin de prendre le temps de le digérer, et même d’y faire honneur, d’une certaine manière, avant de retourner à la vie normale.

– 6 janvier 2008, codeblog.com (Tales of a Nurse)

Peut-être vous reconnaissez-vous dans cette réaction. Et c’est tout l’intérêt de tenir un blogue : exprimer ses pensées et raconter son expérience dans ce qui s’apparente à un journal personnel, dont les notes sont affichées chronologiquement sur un site Web.

Psychologue de formation, Jenny Edwards est mère au foyer dans une petite municipalité du Massachusetts. « J’ai découvert les blogues après mon troisième enfant, pendant que j’étais en train d’extraire mon lait devant l’ordinateur. Je suis tombée sur des blogues d’infirmières et ce sont mes préférés, sans doute à cause de leur sens de l’humour morbide. » Mme Edwards est si impressionnée par ce qu’elle lit que, « si c’était à refaire », elle deviendrait sans doute infirmière.

Non que tous les lecteurs de blogues voudront embrasser la profession infirmière, mais celle qui est derrière « codeblog » pense qu’il s’agit là d’un moyen de montrer au public ce que c’est que de faire ce métier : « Les gens ne savent pas du tout. Je crois qu’ils nous imaginent servant de l’eau glacée sur un plateau. Mais s’ils nous lisent, ils verront combien ce métier est difficile, et ils en comprendront la dimension émotionnelle. »

Pour les étudiants en soins infirmiers, les blogues peuvent aussi être un moyen d’accéder aux réalités de la profession. Matt Cardwell, 27 ans, est étudiant de premier cycle à l’Université McMaster et passe le plus gros de sa vie en salle de classe. « À l’école, tout est dans des systèmes, c’est clair et net... Les blogues donnent une idée de ce qui nous attend une fois diplômés. J’ai découvert tout un monde qui m’était étranger. »

Ah les priorités...
Alors, le Big Boss veut me voir ce matin, parce qu’il y a eu un rapport sur moi et qu’il veut en parler. À ce stade, j’ai mal aux pieds, je n’ai pas fait pipi de la nuit, je n’ai rien mangé, j’ai du sang sur mon pantalon (je viens de le voir) et du caca (je viens de le voir, mais ça fait deux heures que l’odeur me poursuit), je n’ai pas encore fini de consigner mes notes sur ce dernier patient avec une hémorragie artérielle et je n’ai pas touché mon café de 19 h qui m’attend toujours à côté de l’ordi. La nuit a été rude.

– 17 sept. 2011, themountainsarecalling.blogspot.com

Mary Anne Cumming a aussi trouvé toute une éducation informelle dans les blogues infirmiers qu’elle lit, même si elle n’est ni étudiante ni débutante : elle est infirmière autorisée depuis des années. Elle aime lire ceux qui traitent de spécialités qu’elle connaît mal, et le blogue Nurse Ratched’s Place est l’un de ses préférés : « La psychiatrie n’est pas ma spécialité, et j’adore la façon dont elle décrit tout ce qui peut survenir dans ce domaine. J’ai beaucoup appris. »

Mme Cumming, une quinquagénaire de l’Île de Vancouver qui travaille en salle de réveil, tient un blogue depuis 2006. A Place I Call Home(latitude49.blogspot.com) combine des histoires d’infirmières et d’autres de nature personnelle, avec des photos de la vie sur la côte Ouest.

« Je viens d’une grande famille, raconte-t-elle, et au départ, avant l’arrivée de Facebook, bloguer était une façon de rester en contact. »

Contrairement à de nombreux collègues dont les blogues ont pour toile de fond un hôpital, Mme Cumming choisit souvent des sujets en rapport avec le plein air. « Mon travail et ma vie personnelle sont indissociables, et j’aime faire partager mes passions dans ce blogue : aller à la pêche en mer, escalader le mont Arrowsmith, tenir la main d’un mourant. »

Dean Giustini est bibliothécaire en biomédecine à la succursale de la bibliothèque de l’Université de la Colombie-Britannique située à l’hôpital général de Vancouver. Il blogue beaucoup sur les médias sociaux dans les soins de santé (blogs.ubc.ca/dean). M. Giustini note que Mme Cumming « met beaucoup d’elle-même dans son blogue. Elle se révèle et je crois que c’est l’une des premières raisons pour lesquelles les blogues ont connu un tel engouement : les gens y parlent de leurs sentiments. »

Outre les blogues « personnels » comme celui de Mme Cumming et d’autres présentés dans cet article, il existe des blogues d’établissements et d’autres strictement destinés à diffuser de l’information. D’autres encore sont essentiellement promotionnels, au même titre que toute la gamme de médias sociaux utilisés par un auteur ou un entrepreneur pour faire la promotion d’un produit ou d’un service. Mais ces blogues ne suscitent pas la même fidélité que les blogues personnels.

L’engouement, qui a commencé il y a une dizaine d’années, ne s’est pas démenti. Les blogues ont depuis évolué : les blogueurs peuvent maintenant afficher des vidéos YouTube.

Facebook et Twitter permettant une plus grande interactivité, ils ont séduit certains blogueurs, qui ont fait le saut ou qui se partagent maintenant entre les deux. Mais ces nouveaux médias sociaux n’ont pas les mêmes fonctions. Les messages Twitters, ou « tweets », sont limités à 140 caractères; ils sont rarement utilisés pour raconter une histoire. Ils peuvent cependant inclure des liens vers des messages affichés sur des blogues pour attirer des visiteurs et accroître le nombre de lecteurs. D’autre part, de nombreux blogueurs apprécient le contrôle qu’ils ont sur leur blogue, sans les intrusions typiques des pages Facebook : une blogueuse a confié à la revue infirmière canadienne qu’elle n’aimait pas Facebook parce que les gens « mettent du désordre » sur sa page. Un autre avantage des blogues est qu’ils permettent à leur auteur de mesurer leur popularité en surveillant le nombre de « requêtes » ou de visites qu’ils ont.

M. Giustini explique l’un des attraits des blogues : « Un auteur captivant peut soulever des questions importantes, et les blogues peuvent donc avoir une dimension éducative et aider les lecteurs à rompre l’isolement. Quand on a l’occasion de voir ce que d’autres gens pensent vraiment, c’est important. Et, ajoute-t-il, j’aime quand les gens essayent d’être créatifs. Ça stimule parfois ma créativité personnelle. »

Il y a quelque chose de gratifiant à suivre la chronologie d’un blogue (le mot « blogue » est la forme francisée de « blog », une élision de « web log », ou chronique Web). Les messages étant archivés, vous pouvez aller voir les anciens messages; c’est un peu comme regarder en douce le journal personnel de quelqu’un. Mme Edwards trouve la lecture des blogues infirmiers absolument captivante : « Au fil des ans, quelques blogueuses ont disparu – parce qu’elles ont trouvé un autre travail ou n’avaient plus rien à dire – et ça me rend toujours triste. »

Internet est constellé de blogues abandonnés par des gens qui ont écrit régulièrement, puis se sont fatigués. Si vous faites une recherche Google avec des termes comme « blogues "soins infirmiers" », vous verrez que beaucoup ne sont plus actifs; les liens fournis dans les blogues qu’on aime – généralement indiqués dans une liste – constituent un meilleur accès à ce monde.

Encore une occasion manquée
Et voilà, je passe encore la fête du Canada au travail… Ce n’est pas que je n’aime pas mon travail, non, je ne me plains pas de ça... [mais] des fois, quand je vois les étudiants enthousiastes arriver pleins d’énergie et de vivacité, je me demande s’ils savent vraiment à quoi ressemblera leur vie en soins infirmiers.

– 1er juillet 2011, latitude49.blogspot.com

Mme Cumming est une exception parmi les blogueurs, car elle a accepté que son nom soit cité. Les blogueurs préfèrent généralement rester anonymes pour parler de ce qui se passe au travail, en changeant assez de détails pour protéger la vie privée des patients (et la leur).

« Ma meilleure amie au travail est au courant, mais je l’ai prévenue qu’il lui arriverait malheur si elle le disait à qui que ce soit », avoue l’infirmière derrière Those Emergency Blues (torontoemerg.wordpress.com). Elle est « extraordinairement prudente » afin de protéger leur vie privée quand elle écrit au sujet de son employeur et de ses patients, et personne au travail n’a jamais soupçonné qu’elle tenait un blogue.

Selon le code d’éthique informel destiné aux blogueurs sur les soins de santé (Healthcare Blogger Code of Ethics, medbloggercode.com/the-code), les blogueurs doivent déclarer leur formation professionnelle, protéger l’identité des patients, divulguer leurs éventuels liens commerciaux avec des produits de santé, éviter de formuler des attaques personnelles et corriger toute erreur connue. Tous les blogueurs n’ont pas signé le code, mais aucun ne songerait à contrevenir à ses principes. La législation sur la protection des renseignements personnels concernant la santé rend déjà obligatoire la protection de l’identité des patients, et l’éthique professionnelle, ou le sens commun, tout simplement, imposent encore d’autres exigences.

Quand est-ce que ça va mal tourner?
…l’arrivée subite d’un traumatisme ou d’un code en salle d’attente veut dire qu’il faut se démener pour trouver une chambre; alors que chaque seconde compte, si on ne trouve pas de lit pour traiter ce patient, tout retard pourrait avoir des conséquences désastreuses. Je ne crois pas que le public comprenne à quel point ça se joue sur peu de choses pour le personnel infirmier et médical des urgences pour que tout se passe bien et que le patient soit traité, guéri et renvoyé chez lui, ou qu’il se retrouve à la morgue. Tous les professionnels des soins de santé qui travaillent aux urgences ont constamment la gorge nouée et savent que leur droit d’exercer ne tient qu’à un fil.

– Juillet 2011, torontoemerg.wordpress.com

Torontoemerg a commencé à écrire un blogue en 2009. Son blogue a évolué et « les histoires incroyables ont laissé la place à des enjeux plus vastes. La profession infirmière me tient énormément à cœur, et je tiens à inclure la perspective holistique sur les besoins du patient dans la discussion générale sur la réforme de la santé. »

« Those Emergency Blues » reçoit entre 600 et 700 requêtes par jour : « La ministre de la Santé de l’Ontario me suit sur Twitter, et j’espère qu’elle lit aussi mon blogue. La démocratie gagne à ce que les médias sociaux donnent ce type d’accès aux politiciens. »

L’une des sections les plus appréciées de ce blogue, à laquelle renvoie un signet en haut de la page d’accueil, s’intitule « Maximes pour les nouveaux diplômés ». On peut par exemple y lire : « Le personnel d’entretien et les commis d’unité sont vos meilleurs amis. Traitez-les comme tels », « Vous ferez des erreurs. Tirez-en des enseignements » et « Le sixième sens compte. Si vous l’ignorez, c’est à vos risques et périls ».

Torontoemerg permet en outre aux visiteurs de commenter ses notes, ce qu’elle aime : « Ces messages sont une grande source d’inspiration pour moi; parfois les gens me suggèrent des sujets à traiter. Et c’est bien sûr agréable de savoir que l’on n’écrit pas dans le vide. » Les infirmières et infirmiers qui tiennent un blogue ont également tendance à laisser des commentaires sur d’autres blogues, attirant ainsi des lecteurs vers le leur. « Si on veut que des gens lisent ce que l’on écrit, il faut toujours trouver des façons de les amener à le faire. »

Robert Fraser, 25 ans, a récemment terminé une maîtrise en soins infirmiers avec spécialisation en administration à l’Université de Toronto. En 2008, il a lancé nursingideas.ca, un site où il affiche des vidéos d’entrevues avec des infirmières et infirmiers chefs de file, chercheurs et innovateurs. C’est un bon format pour communiquer leur passion et leur conscience professionnelle. M. Fraser tient également un blogue où il expose ses idées sur la recherche en soins infirmiers et sur certains aspects des médias sociaux plutôt que d’envoyer des missives depuis le front.

Son livre, The Nurse’s Social Media Advantage, facilite l’accès à un monde qui intimide souvent le milieu infirmier. Les médias sociaux « ouvrent de nouvelles possibilités pour nouer des relations, créer du contenu, trouver et mettre en commun de l’information et collaborer avec d’autres », écrit-il. La manière dont les idées sont communiquées et diffusées « continuera d’évoluer, que le personnel infirmier s’implique ou non. Le seul risque est que notre profession se laisse dépasser » si elle ne reste pas au fait des progrès technologiques.

M. Fraser souligne toutefois que l’anonymat n’est pas garanti sur Internet. « Je décourage généralement les gens d’avoir des blogues anonymes, déclare-t-il, parce que le sentiment de sécurité qu’ils se créent ainsi est trompeur. » Il cite un procès aux États-Unis, il y a quelques années, où un médecin blogueur a été démasqué.

Torontoemerg connaît cet argument et a envisagé de révéler son nom. « Mais j’ai beaucoup documenté la façon dont les patients âgés sont traités dans notre système – nous avons tous nos dadas, et c’est le mien –, et je veux pouvoir continuer à dénoncer les abus. »

Mme Cumming et torontoemerg se disent toutes deux très satisfaites quand des plus jeunes, moins qualifiés, les contactent pour leur demander conseil sur le travail. L’une d’entre eux est l’infirmière de 25 ans derrière New Nurse Insanity (themountainsarecalling.blogspot.com), qui travaille en soins intensifs sur la côte Est des États-Unis.

L’enfer
Sans blague, les urgences telles qu’on les voit à la télé sont un univers intense, au rythme effréné et sans temps morts. En fait, ce n’est pas si méchant que ça. Pour chaque perforation accidentelle et improbable à la jambe par un ornement de jardin dont je m’occupe, nous voyons 100 rages de dents. Je dirais que pour chaque coronaropathie qui arrive aux urgences, où le patient est renvoyé vers le monde des vivants en quelques chocs électriques, je vois 50 personnes qui veulent des pilules. Pour chaque ressuscitation après blessure par balle, je fais cinq lavements. Pour chaque ECG qui annonce la tombe et envoie le patient directement pour une angioplastie, j’installe une IV sur 30 patients ayant vaguement mal au ventre. Pour chaque statistique que je viens de vous donner..., j’ai tout inventé.

– 5 sept. 2011, themountainsarecalling.blogspot.com

Le monde des blogues infirmiers est d’une diversité phénoménale (ils sont presque tous américains), mais il semble être habité par un nombre disproportionné de spécialistes des urgences. « Je crois que c’est parce que nous voyons des choses si ridicules, avance New Nurse Insanity. Et puis il m’arrive de voir de 15 à 20 patients par quart. »

Quand elle a commencé à écrire un blogue, pendant ses études de premier cycle, c’était pour lutter contre le stress (son ancien nom de blogueuse était Student Nurse Insanity, « Folie d’une étudiante en soins infirmiers »). « Je voulais juste exprimer mes sentiments et mes idées », explique-t-elle. À l’époque, elle est aussi devenue accro des blogues infirmiers « parce que ça me passionnait d’observer l’intérieur de ce monde ». Elle continue de lire régulièrement une quinzaine d’autres blogues de ce type et espère rencontrer en personne, un jour, certains de ses auteurs préférés.

C’est un objectif qu’a atteint Gina, l’auteure de codeblog, en assistant au congrès BlogWorld à Las Vegas, en 2009. Elle était ravie de constater que l’infirmière derrière emergiblog est aussi pétillante et énergique qu’elle l’avait imaginée à la lecture de son blogue.

À 36 ans, cette blogueuse de longue date vit en Californie. Quand on fait une recherche Google avec les mots nurse et blog, son lien est le premier à s’afficher. (C’est grâce à son mari, avoue Gina, son expert en médias sociaux.)

Elle croit beaucoup à cette communauté de blogueurs qui a été renforcée, selon elle, au moyen de sites qui présentent des messages affichés sur des blogues en rapport avec la médecine, écrits par divers auteurs. Ces florilèges sont parfois appelés « séances scientifiques »ou blog carnavals (carnavals de blogues).

Quand est-ce que ça va mal tourner?
Je suis arrivée aux urgences un matin où il faisait chaud il y a une quinzaine de jours et j’ai découvert qu’absolument tous les brancards – les 25 lits, même les 2 que nous essayons de réserver pour les traumatismes ou les codes – étaient pleins; il y avait en plus 5 patients qui attendaient un consultant et seraient vraisemblablement admis. Nous étions déjà à 120 % de notre capacité avant même la vague habituelle de patients des urgences. Essayer de gérer un service d’urgences dans ces conditions, c’est comme déployer un parapluie en plein orage dans un champ. On sait que la foudre va tomber; on espère juste que ce ne sera pas sur nous.

– 31 juillet 2011, torontoemerg.wordpress.com

Contrairement à la plupart des autres blogueurs, Gina tire quelques revenus de son blogue. Une histoire qu’elle a récemment affichée, sur les broyeurs de comprimés – une petite histoire illustrée et amusante sur ces appareils – est reprise par Reader’s Digest. Gina n’en revient pas : « J’ai écrit des choses déchirantes, et c’est ça qu’ils veulent réimprimer? »

Elle accepte aussi un peu de publicité. Les blogueurs ont confié à la revue infirmière canadienne qu’ils étaient bombardés de courriels leur proposant d’afficher des publicités en échange de petites sommes d’argent proportionnelles à la taille de leur lectorat.

Beaucoup n’acceptent pas de publicités. « Ce n’est pas de la publicité que je fais, objecte Mme Cummings. Si mon blogue vous aide dans votre carrière d’infirmière, vous aide à écrire un article, vous fait réfléchir... c’est bien. » M. Giustini confirme qu’il reçoit lui aussi des offres de commissions s’il accepte d’afficher des publicités sur son site, mais il refuse toujours.

Gina n’a plus travaillé qu’à mi-temps dans une unité de soins intensifs après avoir eu ses deux enfants. Ses activités de blogueuse ont changé, elles aussi. Elle a fait une pause en 2006, et elle écrit maintenant quand elle en a envie.
New Nurse Insanity, par contre, ne tarit pas. Elle travaille de nuit et écrit le matin, en rentrant du travail. « Toutes les idées et les citations sont encore fraîches dans mon esprit. Je pars en général d’une citation; le ton reste semblable, puis je rédige en combinant les expériences de plusieurs patients. »

Après près de trois ans de blogue, elle avoue écrire davantage pour les autres que pour elle-même. « J’aime faire partie d’une communauté et l’acte d’écrire en lui-même. Je veux aussi aider les gens à comprendre qu’il n’y a pas que le stress dans la profession infirmière. C’est un travail complexe, tout en profondeur et, pour bien le faire, il faut en prendre la décision. »

Blogroll, ou liste de liens

Danger! La recherche de bons blogues peut créer la dépendance. Réduisez le temps passé à naviguer sur Internet : trouvez quelques blogues que vous aimez puis suivez leurs liens vers d’autres blogues. En voici quelques-uns qui ont du succès (en anglais).

At Your Cervix
atyourcervix.blogspot.com

Cette infirmière travaille à la maternité d’un hôpital universitaire en Pennsylvanie et blogue depuis 2006. Ses entrées sont informelles et vivantes. Voir celle du 16 juin 2011, intitulée « Things you won’t hear your L and D nurse say (but she’s thinking them) ». Le site affiche en direct les visites et votre arrivée est annoncée.

Emergiblog
www.emergiblog.com

Ce blogue est celui de Kim McAllister qui a plus de 30 ans d’expérience des soins infirmiers et a commencé à bloguer en 2005, a obtenu son B.Sc.inf. en 2010 et fait maintenant sa maîtrise en sciences infirmières. Lisez son entrée du 3 août 2011 intitulée « So, you really want to be a nurse »?

Nurse Ratched’s Place
www.nurseratchedsplace.com

L’infirmière psychiatrique derrière ce blogue écrit depuis 2006 avec quelques interruptions. Ses entrées sont une combinaison d’histoire de la profession (photos à l’appui) et de bulletins de nouvelles du front.

Nurse Story
nursestory.com

Terri Schmitt, infirmière praticienne en train de faire son doctorat en même temps qu’elle travaille, n’affiche pas très souvent, mais les entrées sur son blogue sont souvent bien écrites et intéressantes. Lisez « I lost it », son entrée du 25 juin 2011.

ONCRN
www.oncrn.blogspot.com

Cette infirmière en oncologie raconte des histoires poignantes sur son travail auprès de patients atteints d’un cancer. Certaines vous tireront les larmes.

Head Nurse
head-nurse.blogspot.com

Jo l’infirmière affiche depuis 2004 ses textes à l’humour froid, candides et parfois teintés de colère, d’autres fois émouvants. Un exemple ici : « I’m tired of this body. Can I trade it in? » daté du 1er novembre 2011.

Blissful Entropy
blissfulentropy.blogspot.com

Erica est infirmière aux urgences et elle n’a pas la langue dans sa poche. Cliquer sur ses entrées les plus lues (« Greatest Hits ») sur le côté de sa page pour lire une Erica tantôt réfléchie (Low-tech healing, 25 mai 2006), tantôt terriblement frustrée (What the triage nurse is really thinking, 8 février 2007).


Ann Silversides est journaliste indépendante à Ottawa (on).

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