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Une spécialiste en soins primaires

  
https://www.canadian-nurse.com/blogs/cn-content/2018/02/01/a-specialist-in-primary-care

Pour Kaitlan Knowles, l’environnement clinique offre une autonomie et une liberté qui lui permettent d’approfondir son expertise dans des domaines correspondant à ses intérêts.

Feb 01, 2018, By: Laura Eggertson
Kaitlan Knowles
Teckles Photography Inc.

C’est pendant son stage clinique de dernière année au poste de soins infirmiers de Little Grand Rapids, communauté située à 260 kilomètres au nord-est de Winnipeg et accessible uniquement en avion, que Kaitlan Knowles s’est passionnée pour la pratique en soins primaires.

À l’époque, en 2007, Mme Knowles terminait son baccalauréat en sciences infirmières à l’Université du Manitoba. Pendant ces dix semaines de stage intenses, elle a travaillé aux côtés de sa préceptrice pour traiter des patients atteints de diabète et d’hypertension, diagnostiquer les infections de la sphère ORL et offrir des soins aux femmes enceintes et aux bébés bien portants. Elle a également assisté sa responsable dans des cas graves nécessitant une évacuation médicale vers Winnipeg.

« J’ai été exposée à un large éventail de problèmes de santé. C’est là que j’ai compris que je souhaitais devenir généraliste, plutôt que de me spécialiser dans un domaine précis. »

Son expérience au sein de cette petite communauté des Premières Nations l’a convaincue de l’importance de travailler au maximum de ses compétences.

Ces huit dernières années, Mme Knowles a mis sa passion pour les soins primaires au service de la Clinique Corydon régie par l’Office régional de la santé de Winnipeg (ORSW). Située dans le quartier de River Heights, cette clinique de soins primaires accueille une équipe interdisciplinaire qui comprend des infirmières praticiennes, des infirmières autorisées, des médecins, un conseiller en santé mentale et une diététiste.

« La clinique encourage vraiment les infirmières à utiliser toute l’étendue de leurs connaissances, se réjouit Mme Knowles. L’accent est mis sur ce qu’elles peuvent réellement faire, en tentant de repousser ces limites; les patients dont je m’occupe ont des besoins de santé très variés. »

« C’est ce qui fait l’intérêt de mon travail. Chaque jour est différent », ajoute-t-elle en riant.

Elle a notamment acquis une expertise particulière dans les soins aux diabétiques. La clinique compte plus de 400 patients atteints de cette maladie. Mme Knowles et l’une de ses collègues infirmières ont mis en place des séances d’information sur le diabète à l’intention de ces patients, et elles étaient parmi les premiers formateurs. Mme Knowles, formatrice certifiée dans le domaine du diabète, a également été l’instigatrice d’un dossier médical électronique qui signale les patients diabétiques et génère des rappels trimestriels pour ceux qui nécessitent un suivi.

« Beaucoup de gens qu’on n’avait pas vus depuis quelque temps sont revenus nous consulter, dit-elle. Cette démarche demande beaucoup de travail, mais le traitement du diabète est l’une de nos priorités. »

Mme Knowles et ses collègues ont élaboré des lignes directrices pour une clinique de soins infirmiers sans rendez-vous pour adolescents, dans le but de favoriser les échanges sur la santé mentale, la santé sexuelle et reproductive, la vaccination et la consommation de drogues.

« On ne sait jamais de quoi il va être question dans ces conversations, reconnaît-elle, mais elles préparent le terrain pour la mise en place de relations thérapeutiques. »

Mme Knowles est fière du programme de soins prénataux et pour bébés bien portants offert par la clinique, et que d’autres cliniques communautaires de l’ORSW adoptent, souligne-t-elle. Ce programme, qu’elle a également participé à créer, est fondé sur les forces du personnel infirmier autorisé en matière de prévention et de sensibilisation en santé. Il pousse plus avant les outils standardisés qu’utilisent de nombreux médecins et infirmières, ce qui permet d’obtenir des évaluations plus détaillées et une meilleure continuité des soins.

Mme Knowles se dit toujours partante pour travailler en collaboration et s’impliquer dans la communauté. Elle siège au comité de l’action communautaire Ami des bébés supervisée par la régie régionale de la santé, en tant que spécialiste des soins primaires; elle a également aidé à améliorer l’accès aux soins primaires des personnes qui fréquentent la cantine gratuite d’une église du centre-ville.

Lorsqu’elle était enfant, elle a vécu quatre ans au Ghana, où son père travaillait pour une compagnie minière. Sa mère, qui était infirmière à l’époque, a fondé le Osu Children’s Library Fund, une ONG vouée à promouvoir la lecture et les bibliothèques pour enfants. Mme Knowles est retournée deux fois en Afrique pour contribuer à l’organisation à titre de bénévole en donnant des cours de premiers soins et en aidant dans les bibliothèques.

Début 2018, la clinique s’apprêtait à fusionner avec Access Fort Garry, une clinique plus importante située à environ sept kilomètres au sud. Mme Knowles reconnaît que les derniers mois ont été stressants pour les patients et le personnel, mais elle pense que cette relocalisation permettra aux patients d’avoir accès à une plus grande variété de services, puisque les soins primaires et les services sociaux seront offerts sous un même toit.

Bien qu’habituée au rythme de travail d’une clinique très occupée, Mme Knowles sait qu’il est important de prendre soin d’elle-même et de bien gérer le stress, surtout en période d’incertitude. Aller à pied au travail et rester active physiquement lui est bénéfique, estime-t-elle. Durant les fins de semaine, elle et son mari, Steve, aiment faire de la natation et du ski de fond avec leurs filles de quatre et sept ans.

Mme Knowles est convaincue que le réseau communautaire est important pour le bien-être et la santé, et elle est reconnaissante envers son réseau personnel – famille, amis et collègues – de lui apporter l’équilibre dont elle a besoin.

10 questions à Kaitlan Knowles

Si vous deviez choisir un mot pour vous décrire, ce serait lequel?
Équilibrée

Si vous pouviez changer une chose en vous, qu’est-ce que vous changeriez?
J’aurais assez confiance en moi pour exprimer plus souvent mon point de vue.

Parmi ce que vous avez accompli, quelle est votre plus grande fierté?
Arriver à équilibrer mon travail et ma vie personnelle, pour autant que ce soit possible!

Quelle est l’une des choses que les gens seraient surpris d’apprendre à votre sujet?
À 18 ans, j’ai voyagé au Népal, au Tibet et au Bhoutan.

« Si j’avais plus de temps libre, je... »
… j’organiserais nos photos de famille dans des albums

Où avez-vous passé vos dernières vacances?
Nous sommes partis en voiture jusqu’au chalet de mes grands-parents dans le Sud de l’Ontario, en campant en cours de route.

Quel est l’endroit du monde que vous aimeriez le plus visiter?
La côte Atlantique du Canada

Quel est le dernier livre que vous avez lu et aimé?
Mon été mortel, de Jack Gantos (je l’ai lu à voix haute avec ma fille de sept ans)

Y a-t-il une personne en particulier qui vous a donné envie de devenir infirmière et si oui, qui était-ce?
Ma mère, Kathy, qui a commencé sa carrière comme infirmière

S’il était en votre pouvoir de changer une chose dans le système de soins de santé, qu’est-ce que vous changeriez?
Les changements apportés au système de santé devraient être mis en place à un rythme approprié et pour les bonnes raisons, et motivés avant tout par l’intérêt des patients.


Laura Eggertson est journaliste indépendante à Ottawa.

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