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Une infirmière formée à l’étranger se sent « privilégiée de faire partie du système de soins de santé » au Canada

  
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Profil 2 de 2 : co-récipiendaire du prix Joan Lesmond IEN of the Year Award

Par Laura Eggertson
11 avril 2022
Gracieuseté de Sangeeta Maharjan
Sangeeta Maharjan s’est installée au Canada en 2015. « Je me sens privilégiée de faire partie du système de soins de santé qui existe ici, confie-t elle. Je crois que chaque année, je pourrai apprendre et réaliser quelque chose. »

Lorsque Sangeeta Maharjan a entamé les démarches pour faire reconnaître au Canada les titres de compétences en sciences infirmières qu’elle avait acquis à l’étranger, elle n’aurait jamais pensé qu’un séisme au Népal, son pays d’origine, figurerait au nombre des obstacles à surmonter.

Sangeeta Maharjan, 33 ans, est la co récipiendaire du prix Joan Lesmond décerné chaque année à une infirmière ou un infirmier formé à l’étranger (le Joan Lesmond Internationally Educated Nurse of the Year Award) par le Care Centre for Internationally Educated Nurses.

Avant d’arriver à Toronto, en 2015, Sangeeta Maharjan avait obtenu un baccalauréat en sciences infirmières de l’Université Purbanchal et travaillé pendant six ans comme infirmière à l’urgence d’un hôpital privé de la Vallée de Katmandou.

Elle avait émigré au Canada pour rejoindre son conjoint, Deven, qui avait décidé de demeurer au Canada après avoir obtenu un diplôme en sciences informatiques de l’Université York et l’avait parrainée.

Grâce à ce parrainage, Sangeeta Maharjan a appris tout ce qu’elle devait savoir sur le processus d’accréditation et la portée de la pratique infirmière autorisée au Canada après son arrivée ici, plutôt que de commencer à le faire avant de quitter le Népal.

Certains de ces renseignements étaient alarmants.

« Les récits décourageants d’autres membres du personnel infirmier formés à l’étranger, qui avaient abandonné le processus d’inscription et leur carrière, m’ont fait peur, mais je me suis servie de ces craintes pour acquérir de la confiance », raconte Sangeeta Maharjan.

« Je me suis servie de ces craintes pour acquérir de la confiance »

« J’étais directe, déterminée et engagée à remplir les exigences [de l’Ordre des infirmières et infirmiers de l’Ontario], et j’ai travaillé avec diligence et ardeur pour obtenir mon permis d’exercice. »

Mais pour satisfaire à ces exigences, Sangeeta Maharjan avait besoin d’obtenir des documents du Népal. Or des séismes faisant plus de 9 000 victimes en avril et mai 2015 ont compliqué ce processus.

Les séismes ont aussi eu des séquelles émotionnelles : Sangeeta Maharjan et son conjoint s’inquiétaient pour les membres de leur famille restés au Népal. Heureusement, bien que la résidence des grands parents de Deven ait été endommagée, aucun de leurs proches n’a perdu la vie.

En revanche, le désastre a décimé les communications et l’infrastructure du Népal, et des milliers de résidents ont été déplacés. Ainsi, tout en prenant des dispositions pour l’arrivée de ses documents, Sangeeta Maharjan a travaillé à temps partiel dans un Tim Hortons, suivi des cours préparatoires au Collège George Brown de Toronto et fait du bénévolat à Providence Healthcare, une résidence de soins de longue durée, à l’heure des repas.

Elle a ensuite attendu avec impatience que l’Ordre des infirmières et infirmiers de l’Ontario détermine si elle répondait aux exigences en matière de formation.

Une fois les documents reçus, Sangeeta Maharjan a passé un examen de qualification dans le cadre du Programme d’évaluation des compétences des infirmières formées à l’étranger. Trois mois après avoir réussi le programme, elle a passé l’examen du NCLEX-RN.

Sangeeta Maharjan a finalement été qualifiée comme infirmière autorisée en Ontario en 2018, trois ans après son arrivée au Canada. La même année, elle a commencé à travailler à Soins à domicile VHA en tant qu’infirmière visiteuse.

Renforcer la confiance

Pour l’infirmière timide qui était en train de se familiariser avec Toronto et le système de santé canadien, il était difficile de se rendre au domicile des clients pour leur administrer des médicaments, soigner leurs plaies et installer leurs perfusions intraveineuses.

« Depuis mon arrivée au Canada, je n’étais jamais entrée chez quelqu’un d’autre », raconte-t elle. J’avais un cercle d’amis très restreint au sein de ma communauté. Entrer chez les autres me rendait nerveuse. Mais j’ai fini par acquérir cette confiance, en parlant aux gens et en rencontrant de nouvelles personnes chaque jour. »

Son préceptorat avec une infirmière mentore l’a énormément aidé, estime-t-elle.

Au cours de sa première année de pratique au sein de VHA, Sangeeta Maharjan a contribué à la mise en place et à la gestion du programme Home2Day, offert en collaboration avec l’hôpital Michael Garron et l’organisme communautaire WoodGreen Community Services. Elle et d’autres membres du personnel infirmier rendent visite aux patients atteints de bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) et d’autres maladies respiratoires dans les deux jours suivant leur congé de l’hôpital.

« Ce programme me tient à cœur. Il consiste à enseigner aux patients comment utiliser leur inhalateur et prendre leurs médicaments, explique Sangeeta Maharjan. Nous permettons de petits changements qui jouent un grand rôle dans le rétablissement et les résultats des patients. »

Au cours de sa deuxième année à VHA, elle a reçu un prix du choix des usagers (Client Choice Award).

« Sangeeta est vraiment une infirmière exceptionnelle qui améliore les conditions de vie des gens », ont écrit Julia Bunyatova, infirmière autorisée et responsable des soins infirmiers, et Dan Uzelac, gestionnaire des ressources humaines à VHA, lorsqu’ils ont proposé la candidature de Sangeeta Maharjan.

Pendant ses études et ses premières années de pratique au Canada, Sangeeta Maharjan a aussi élevé sa fille, Smarika, qui a maintenant sept ans, et son fils, Nirvaan, qui a neuf mois, pendant que son conjoint exploitait un restaurant indochinois.

Bien que les soins infirmiers d’urgence qu’elle pratiquait au Népal lui aient manqué au départ, elle se dit maintenant heureuse en tant qu’infirmière communautaire.

« Je me sens privilégiée de faire partie du système de soins de santé qui existe ici, confie-t elle. Je crois que chaque année, je pourrai apprendre et réaliser quelque chose. »

Sangeeta Maharjan est aussi reconnaissante d’avoir reçu le prix Joan Lesmond, qui lui est cher.

« Cette réalisation marque le moment où j’ai ressenti le plus de fierté dans ma carrière et sera mon inspiration à jamais », affirme t elle.


Laura Eggertson est journaliste indépendante à Wolfville, en Nouvelle Écosse.

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