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Comment de simples signaux non verbaux peuvent aider la patientèle autochtone à faire confiance au système de santé

  
https://www.canadian-nurse.com/blogs/cn-content/2025/05/05/non-verbal-cues-can-help-indigenous-patients

Un sourire sincère et une posture corporelle positive contribuent grandement à la guérison

Par Louise Chisel
5 mai 2025
istockphoto.com/SDI Productions
Les infirmières et infirmiers peuvent fouler la voie en montrant comment interagir avec la patientèle autochtone. Notre profession peut faire de grands progrès en ce qui concerne la prestation de soins aux peuples autochtones, une interaction à la fois, chaque jour et dans tous les domaines des soins infirmiers.

Qu’ont en commun les énoncés suivants? « Mangez ce qu’il y a dans votre assiette! » « Éteignez la télévision, il est temps de dormir! » « Demandez à aller aux toilettes si vous en avez besoin! ».

Ces ordres ont été donnés aux enfants des Premières Nations pendant leur séjour dans les pensionnats, qu’ils entendent encore aujourd’hui en tant qu’Aîné(e)s, 50 à 70 ans plus tard, dans les hôpitaux et les établissements de soins de longue durée au Canada.

Comment se fait-il que je sois au courant de tout cela? Des membres des Premières Nations m’en ont fait part. Bien entendu, il ne s’agit pas d’une déclaration générale. Ce ne sont pas tous les membres du personnel infirmier ni tous les établissements qui connaissent des incidents de ce genre. Ce sont des exemples manifestes de la façon dont nous causons du tort aux Aîné(e)s autochtones.

J’aimerais également que nous réfléchissions aux façons plus subtiles qui nous amènent à causer du tort. Je tiens à rappeler aux membres du personnel infirmier que nous occupons des positions exceptionnelles de pouvoir structurel et relationnel. Nous sommes un point d’accès au système de santé.

Nous occupons des postes protégés au sein de nos organismes de réglementation et d’agrément. Nous faisons partie du système et nous avons le pouvoir d’influencer l’expérience de celles et ceux qui y accèdent, et donc d’influencer la relation entre infirmière ou infirmier et les patients.

Les actes sont plus éloquents que les mots

Nos actions peuvent aboutir au même résultat en matière de soins (c’est-à-dire au mieux-être ou à la guérison) pour la patiente ou le patient. Mais la façon dont nous agissons peut changer la manière dont la patiente ou le patient se sent et peut affecter le degré auquel elle ou il continuera à interagir avec le système de soins de santé. Si nous agissons de façon inappropriée, nous risquons de ne plus revoir la personne, sauf en cas de crise ou d’urgence.

Mais comment savoir si nous agissons de façon inappropriée? Il faut être conscient de soi, connaître certaines normes culturelles et sociétales et être capable d’exprimer nos signaux verbaux et non verbaux de façon positive.

Lorsque nous interagissons avec une patiente ou un patient autochtone, j’incite les infirmières et infirmiers à réfléchir aux principes de base de la communication. En tant que membres de la population étudiante en soins infirmiers, nous avons appris le pouvoir de la communication verbale et non verbale. Les signaux non verbaux envoient les messages les plus précis.

Les membres des Premières Nations sont de fins observateurs. Leur culture est fondée sur « l’enseignement par la démonstration ». Chaque interaction verbale et non verbale avec un membre des Premières Nations révèle une mine d’information. L’attitude, la sincérité et la compassion d’une infirmière ou d’un infirmier sont rapidement et précisément perçues.

Les capacités d’observation des Autochtones font partie intégrante de la force de la culture. La résolution 23 (iii) des appels à l’action de la Commission de vérité et de réconciliation du Canada stipule la nécessité « d’offrir une formation en matière de compétences culturelles à tous les professionnels de la santé. »

Deux signaux non verbaux importants

Pour améliorer votre pratique infirmière auprès des membres des Premières Nations, des personnes inuites et métisses, je vous suggère deux signaux non verbaux simples, mais puissants : un sourire sincère et une posture corporelle positive. Ces signaux sont si révélateurs que nos patients peuvent les lire en quelques secondes d’un seul coup d’œil.

Un sourire qui n’atteint pas les yeux et une posture ouverte qui ne correspond pas aux gestes de la main de l’interlocutrice ou de l’interlocuteur seront perçus comme trompeurs et non authentiques.

Pour la patientèle autochtone, un séjour à l’hôpital peut être le déclencheur de décennies de traumatismes. Pour les membres du personnel infirmier, une interaction négative avec une patiente ou un patient peut aggraver sa désillusion.

À l’inverse, le temps passé sous nos soins peut être un chemin vers le respect et la dignité pour favoriser la guérison. Le pouvoir que nous exerçons peut ajouter une pièce au casse-tête du récit de réhabilitation d’une personne.

Les deux scénarios se produisent quotidiennement. Lequel souhaitez-vous favoriser?

Les infirmières et infirmiers peuvent fouler la voie en montrant comment interagir avec la patientèle autochtone. Notre profession peut faire de grands progrès en ce qui concerne la prestation de soins aux peuples autochtones, une interaction à la fois, chaque jour et dans tous les domaines des soins infirmiers. Ces moments s’accumuleront au fil du temps, contribuant à changer la culture du système de soins de santé pour que celui-ci offre plus de dignité et de respect.

En tant que membres du personnel infirmier, nous avons un devoir envers notre patientèle et une responsabilité envers la profession. Nous pouvons utiliser notre pouvoir et nos privilèges pour améliorer les résultats et restaurer la confiance dans les soins de santé.

Je vous incite à contribuer à la mise en œuvre de cette initiative visant à promouvoir la guérison. Cela pourrait marquer un tournant, transformant des décennies de désespoir en un avenir de dignité.


Louise Chisel, inf. aut., B. Sc. inf., est infirmière communautaire et à domicile dans la Première Nation du Lac Seul, dans le nord-ouest de l’Ontario.

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