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Hygiènes de vie comparées : Les personnes atteintes de maladies mentales et l’ensemble de la population canadienne

  
https://www.canadian-nurse.com/blogs/cn-content/2016/06/02/comparing-personal-health-practices-individuals-wi
juin 02, 2016, Par: Ruth Schofield, inf. aut., M.SC.(T) , Cheryl Forchuk, inf. aut., Ph.D. , Phyllis Montgomery, inf. aut., Ph.D. , Abraham Rudnick, médecin, Ph.D. , Betty Edwards, M.Ed. , Amanda Meier, M.S.W., R.S.W. , Mark Speechley, Ph.D.

Résumé

Objectif : Les personnes atteintes de maladies mentales vivent souvent dans une pauvreté chronique associée à une hygiène de vie pouvant inclure le tabagisme et une mauvaise nutrition, ce qui perturbe leur santé physique. Le but de notre étude était de voir s’il existe des différences entre une cohorte de personnes atteintes de maladies mentales dans le Sud-Ouest de l’Ontario et l’ensemble de la population canadienne en ce qui concerne la santé et l’hygiène de vie, c’est-à-dire nutrition, activité physique, tabagisme, consommation d’alcool et sommeil.

Méthode : L’échantillon comportait 250 personnes ayant reçu un diagnostic psychiatrique depuis au moins un an. Nous avons effectué une entrevue quantitative structurée avec chacun des participants pour recueillir de l’information sur sa santé et son hygiène de vie en reprenant la formulation de questions de l’Enquête nationale sur la santé de la population et de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes. Nous avons calculé des intervalles de confiance à 95 % pour nos résultats et nous en sommes servis pour comparer les données aux normes canadiennes.

Résultats : La probabilité d’avoir une mauvaise alimentation, un mauvais sommeil et une consommation excessive d’alcool est nettement plus élevée pour les personnes atteintes de maladies mentales que pour l’ensemble de la population.

Conclusion : Il est important que le personnel infirmier, les établissements de soins de santé et les responsables des politiques soient conscients qu’un certain nombre de facteurs pourraient influer sur la santé et l’hygiène de vie des personnes atteintes de maladies mentales et que des stratégies différentes de promotion de la santé pourraient être nécessaires pour favoriser un mode de vie sain dans cette population.

Les personnes atteintes de maladies mentales forment un groupe parmi les plus défavorisés dans toutes les sociétés. Au Canada, ces personnes vivent souvent avec des problèmes de santé et des problèmes sociaux multiples qui se recoupent, comme la pauvreté (Raphael, 2011), un logement précaire (Forchuk, Csiernik et Jensen, 2011) et l’exclusion sous forme de stigmatisation et de discrimination (Westhues et Wharf, 2012). À leur tour, ces conditions de vie augmentent le risque de maladies concomitantes, réduisent la longévité et accroissent la dépendance à divers services (Commission de la santé mentale du Canada, 2012; Agence de la santé publique du Canada, 2015). On reconnaît de plus en plus les difficultés que rencontrent les personnes atteintes de maladies mentales lorsqu’elles tentent de prendre en main leur santé personnelle dans un contexte de disparité sanitaire (Forchuk, Ward-Griffin, Csiernik et Turner, 2006; Rudnick et coll., 2014). L’hygiène de vie dépend des conditions de vie de chacun et peut offrir des facteurs de protection pour la santé physique ou des facteurs de risque pour la maladie.

La maladie mentale peut perturber l’hygiène de vie et, conséquemment, nuire à la santé physique. Des recherches antérieures indiquent qu’il est parfois difficile pour les personnes aux prises avec une maladie mentale et des moyens financiers limités d’avoir accès à une alimentation nourrissante et abordable (Rudnick et coll., 2014). Des liens ont été établis entre l’activité physique dans le cadre de loisirs et des niveaux accrus de santé et de bien-être physiques chez les Canadiens. Or les personnes atteintes de maladies mentales manquent souvent d’activité physique (Iwasaki, Zuzanek et Mannell, 2001; Song, Lee, Baek et Miller, 2012), entre autres faute de moyens pour accéder à des installations et des activités récréatives.

Le tabagisme est répandu chez les personnes atteintes de maladies mentales et tend à augmenter en cas de maladies concomitantes (McClave, McKnight-Eily, Davis et Dube, 2010). Certaines disent fumer pour supporter les symptômes psychiatriques, réduire les effets secondaires des médicaments et bénéficier des effets sédatifs du tabac (Forchuk et coll., 2002; Johnson et coll., 2010). Par ailleurs, les problèmes de santé mentale ont été associés à l’automédication par l’alcool et d’autres drogues (Santucci, 2012). On parle rarement de qualité et de quantité du sommeil lorsqu’on parle d’hygiène de vie. Pourtant, pour avoir un fonctionnement physique, cognitif et émotionnel optimal, il est nécessaire de dormir suffisamment (Gruber, 2013). Le manque de sommeil peut entraîner de nombreux problèmes de santé, y compris des problèmes de mémoire, un stress accru, une résistance à l’insuline, des maladies cardiovasculaires et l’obésité (Gruber, 2013). De plus, il ressort des recherches que les personnes atteintes de maladies mentales ont un sommeil perturbé et sont moins satisfaites de leur sommeil (Poulin et coll., 2010). Nous avons donc inclus le sommeil dans notre étude comme faisant partie de l’hygiène de vie et nous en sommes servis comme indicateur des habitudes de sommeil, conscients que de nombreux facteurs influent sur le sommeil et sur ses perturbations.

Le but de notre étude était de voir s’il existe des différences entre une cohorte de personnes atteintes de maladies mentales dans le Sud-Ouest de l’Ontario et l’ensemble de la population canadienne en ce qui a trait à l’hygiène de vie : nutrition, activité physique, tabagisme, consommation d’alcool et sommeil. Une comparaison de ce type n’avait jamais été faite systématiquement ou publiée, pour autant que nous le sachions. Notre hypothèse était que les pratiques que nous avons examinées, pratiques potentiellement modifiables en matière d’hygiène de vie, pouvaient protéger contre des maladies physiques ou en augmenter le risque.

Méthodes

Conception et échantillon

Cette étude faisait partie d’un projet majeur sur deux ans avec des méthodes combinées. Elle reposait entre autres sur la recherche participative communautaire. Beaucoup des auteurs du présent article participaient au projet, et ce sous-groupe s’est chargé d’analyser les données quantitatives. Nous, les auteurs, rapportons ici les résultats de cette analyse des données issues des entrevues structurées organisées dans le cadre du projet. La population sur laquelle nous nous sommes penchés était composée de personnes auto-identifiées comme atteintes de maladies mentales et vivant dans une région urbaine du Sud-Ouest de l’Ontario qui compte environ 500 000 habitants. Un échantillon représentatif de participants assure que l’étude inclut des sous-échantillons de taille égale d’hommes et de femmes regroupés en fonction des conditions de logement (sans abri, foyer de groupe, vie indépendante avec emploi, vie indépendante sans emploi ou étudiant à temps plein) pour un ensemble de réponses. Pour être admissible à l’étude, il fallait avoir 18 ans ou plus; avoir reçu un diagnostic de maladie mentale depuis au moins un an; comprendre, parler et lire assez bien l’anglais pour participer à l’entrevue et donner son consentement volontaire et éclairé.

Collecte des données

Chaque participant a passé une entrevue structurée, menée en personne, à l’endroit de son choix, par un adjoint de recherche formé. Les sujets couverts comprenaient la santé générale, la santé mentale, l’hygiène de vie et le revenu. L’adjoint de recherche utilisait pour les questions des formulations tirées de sections de l’Enquête nationale sur la santé de la population : Volet ménages, Cycle 6 (ENSP) (Statistique Canada, 2005) et l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes, Cycle 4.1 (ESCC) (Statistique Canada, 2007). Le conseil d’éthique de la recherche en sciences de la santé de l’Université Western à London (Ont.) a approuvé le projet.

Analyse des données

Nous avons comparé les réponses des participants avec des données normatives canadiennes issues de l’ENSP et de l’ESCC (Statistique Canada, 2005; Statistique Canada, 2007). Les cycles utilisés ont été choisis en fonction de la disponibilité des données de ces deux enquêtes; ces données sont indiquées dans le tableau. Nous avons effectué des comparaisons avec les normes pour l’ensemble de la population en utilisant des intervalles de confiance à 95 % calculés pour les proportions (dans le cas de variables nominales) et pour les moyennes (dans le cas de variables continues). Lorsque l’estimation pour une population se situait à l’extérieur de l’intervalle de confiance calculé pour notre échantillon, nous avons considéré que les deux valeurs étaient équivalentes en termes de signification statistique à 5 % ou moins (p < 0,05).

Résultats

L’échantillon final était composé de 125 hommes et 125 femmes. Les participants avaient entre 18 et 73 ans (moyenne = 41,5 ans, écart-type = 12,4 ans). Le revenu moyen des participants durant le mois précédant leur entrevue était 919,53 $. Nous leur avons demandé de préciser leur scolarité : 57 (22,8 %) ont dit avoir fini des études dans un collège communautaire ou une université; 95 (38,0 %), l’école secondaire; et 98 (39,2 %), l’école primaire. Les diagnostics psychiatriques déclarés étaient les suivants : 161 (64,4 %) ont rapporté des troubles de l’humeur; 92 (36,8 %) des troubles liés à l’usage d’alcool ou d’autres drogues; 81 (32,4 %) l’anxiété; 47 (18,8 %) la schizophrénie; et 16 (6,4 %) des troubles de la personnalité. Certains participants ont déclaré avoir des troubles concomitants.

Les résultats pour l’hygiène de vie et les pratiques en matière de santé sont résumés dans le tableau. Lorsque nous avons fait les comparaisons, les valeurs pour la population générale canadienne ne s’inscrivaient pas entre les limites supérieures et inférieures des intervalles de confiance pour les participants à l’étude entre 18 et 21 ans (85,7 %). Comparées aux pratiques de la population générale, celles des participants au cours des 12 derniers mois étaient davantage néfastes à la santé dans sept des huit catégories étudiées : toutes sauf la consommation d’alcool (69,6 % et 75,9 %, respectivement).

Nutrition

Selon nos résultats, 20,4 % des participants décrivaient leurs habitudes alimentaires comme « mauvaises », comparé à 4,2 % dans la population canadienne; 20,8 % pensaient que leurs habitudes alimentaires étaient « très bonnes » ou « excellentes », comparé à 44,8 % dans la population canadienne.

Indice de masse corporelle

Environ 43,0 % des participants à l’étude et de la population canadienne ont déclaré un indice de masse corporelle (IMC) « normal ». Cependant, le pourcentage de participants indiquant avoir un « poids insuffisant » pour l’IMC était 2,8 fois plus élevé que dans la population canadienne, et le pourcentage de participants qui se disaient « obèses » était environ 1,3 fois supérieur à celui observé dans la population générale.

Activité physique

Les participants à notre étude étaient plus nombreux, comparés à l’ensemble de la population, à déclarer des restrictions quant aux activités qu’ils font chez eux (44,0 %, comparé à 22,2 %), à l’école (41,2 %, comparé à 7,6 %) et au travail (64,6 %, comparé à 14,0 %). Quelque 40 % des participants indiquaient des restrictions dans d’autres activités, comparé à 20,2 %.

Usage du tabac

La prévalence du tabagisme occasionnel était inférieure à 5,0 % tant chez les participants que dans l’ensemble de la population canadienne. Néanmoins, la prévalence du tabagisme quotidien était considérablement plus élevée chez les participants (65,6 %, comparé à 18,1 %, pour l’ensemble de la population). Parmi les fumeurs quotidiens, la consommation des participants était en moyenne de 17,8 % cigarettes par jour, contre 15,7 % pour l’ensemble des Canadiens.

Alcool

À l’échelle de la population canadienne, 75,9 % des gens ont consommé de l’alcool au cours de l’année précédente; parmi les participants, ce pourcentage est de 69,6 %. Cependant, parmi les participants qui ont consommé de l’alcool, un plus grand pourcentage ont eu une consommation abusive, comparé à la population canadienne. Par consommation abusive, on entend cinq verres ou plus en une même occasion (Statistique Canada, 2010). Plus précisément, parmi ceux qui ont dit avoir bu de l’alcool pendant l’année précédente, 14,9 % des participants ont rapporté plus d’une consommation excessive par semaine, comparé à 3,4 % pour l’ensemble de la population canadienne.

Quantité et qualité du sommeil

Lorsque nous avons demandé aux participants à quelle fréquence ils éprouvaient de la difficulté à s’endormir ou à rester endormis, 27,6 % ont répondu « tout le temps », comparé à 6,8 % pour l’ensemble des Canadiens. De même, 19,6 % ont dit ne « jamais » avoir un sommeil réparateur, comparé à 6,9 % pour l’ensemble de la population.

Discussion

À notre connaissance, cette étude est la première à comparer directement les pratiques des personnes atteintes de maladies mentales, en matière d’hygiène de vie, avec celles de l’ensemble de la population canadienne. Notre étude met à jour un certain nombre de différences substantielles entre les deux groupes en ce qui concerne des pratiques qui peuvent offrir soit des facteurs de protection pour la santé physique, soit des facteurs de risque pour la maladie. La prévalence de bonnes habitudes en matière d’alimentation et de sommeil était inférieure chez les participants à l’étude, alors que celle d’un poids insuffisant ou de l’obésité, de l’usage quotidien de tabac et de la consommation excessive d’alcool était plus élevée, de même que les restrictions pour les activités physiques à la maison, à l’école, au travail et ailleurs. La prévalence d’un IMC normal et du tabagisme occasionnel était similaire dans les deux populations, et la prévalence de la consommation d’alcool était plus faible parmi les participants à l’étude.

Les pratiques problématiques qu’ont déclarées les participants à notre étude en matière d’hygiène de vie augmentent leur risque de maladies chroniques et d’hospitalisation. Wilkins, Shields et Rotermann (2009) ont démontré, en se servant des données de l’ESCC, que les fumeurs quotidiens (et les anciens fumeurs quotidiens qui avaient récemment arrêté) étaient hospitalisés deux fois plus souvent que les personnes qui n’avaient jamais fumé quotidiennement. Selon les travaux de Murray et coll. (2002), les gens qui boivent excessivement à l’occasion ont un risque accru de maladie cardiaque, d’accident vasculaire cérébral ou de mort subite d’origine cardiovasculaire. Un examen systématique a montré qu’une mauvaise hygiène de vie (tabagisme, mauvaise alimentation, consommation nocive d’alcool et le manque d’activité physique sont aussi associés à des maladies parodontales (Ramseier et Suvan, 2015). Il est clair, compte tenu des données probantes, que ces pratiques augmentent les risques de maladies chroniques, d’hospitalisations et de mortalité prématurée.

Les pratiques d’hygiène de vie néfastes pour la santé rapportée par notre groupe d’étude sont aussi associées à un faible niveau de littératie en santé. Beaucoup des participants dépendaient de l’aide sociale. Or ce groupe tend à avoir un faible niveau de littératie en santé, ce qui peut entraîner des problèmes de santé (Rootman et Gordon-El-Bihbety, 2008). Ces désavantages, combinés à la maladie mentale et à la pauvreté, augmentent encore la vulnérabilité à des facteurs multiples, ce qui fait ressortir la nécessité d’interventions de promotion de la santé et de prévention de la maladie pour ce groupe de clients.

La promotion d’une hygiène de vie saine auprès des personnes atteintes de maladies mentales est essentielle. Il est important que le personnel infirmier comprenne que les pratiques de ces personnes en matière de santé peuvent en souffrir. Il ressort d’un examen systématique qu’avec des interventions modérément ou très intensives, les fournisseurs de soins de santé peuvent améliorer la littératie en santé des patients et les aider ainsi à changer leurs habitudes en matière de tabagisme, d’alimentation, de consommation d’alcool, d’activité physique et de gestion du poids (Dennis et coll., 2012). Les interventions comportementales pour réduire la consommation de tabac sont un moyen prometteur grâce auquel le personnel infirmier pourrait aider les groupes défavorisés, y compris les personnes atteintes de maladies mentales (Bryant, Bonevski, Paul, McElduff et Attia, 2011). Selon les pratiques exemplaires pour le personnel infirmier, les interventions pour la cessation du tabagisme doivent être adaptées à la clientèle visée (Association des infirmières et infirmiers autorisés de l’Ontario, 2007). Un examen systématique des programmes de promotion des modes de vie sains parmi les personnes atteintes de maladies mentales graves a montré que les techniques comportementales étaient prometteuses pour ce qui est d’aider les gens à améliorer leurs habitudes alimentaires et augmenter leur activité physique (Cabassa, Ezell et Lewis-Fernández, 2010). Néanmoins, l’hygiène de vie doit être comprise dans le contexte de l’expérience des personnes atteintes de maladies mentales : cette population doit composer avec des taux de pauvreté plus élevés et l’interaction des médicaments avec des substances comme la nicotine.

Dans le cadre d’une étude effectuée auprès de personnes atteintes de maladies mentales graves et portant sur les interactions entre la pauvreté et la réforme de la santé mentale et la restructuration de l’assistance sociale, on a montré que la population étudiée était dans une pauvreté plus grande que l’ensemble de la population (Wilton, 2004). Selon les participants à cette étude, leur faible revenu limitait l’accès à la sécurité alimentaire et aux activités de loisir. Les pratiques nocives pour la santé contribuant à l’apparition de maladies chroniques et à la mortalité, les frais pour le système de soins de santé diminueront sans doute lorsque ces personnes seront sensibilisées à des pratiques plus favorables à la santé et les adopteront (Murray et coll., 2002; Wilkins et coll., 2009). Promouvoir un mode de vie sain est une directive en matière de politique, tant à l’échelon fédéral que provincial et territorial. Si les stratégies axées sur une population spécifique sont une composante fondamentale du travail de santé publique, on reconnaît de plus en plus qu’un principe de « nivellement par le haut » des programmes s’impose pour s’attaquer aux inégalités en matière de santé et permettre aux populations prioritaires de recevoir des services ciblés (Whitehead et Dahlgren, 2013). Selon ce principe, l’écart doit être réduit, de façon équitable, pour que la santé des moins favorisés rejoigne celle des plus favorisés.

Limites

Nous avons utilisé la formulation des questions de l’ENSP et de l’ESCC et les données provenant de ces enquêtes pour nos comparaisons avec la population canadienne en général, ce qui a limité les analyses possibles. Par exemple, ces enquêtes ne comprennent pas de questions portant spécifiquement sur le niveau d’activité physique des participants; les questions portent plutôt sur les restrictions de l’activité physique.

Les données de population citées dans l’étude sont des estimations d’échantillon. Nous avons choisi de calculer les intervalles de confiance pour notre échantillon de données afin de réduire l’effet des plans de sondage complexes utilisés avec les données de population. Par ailleurs, les intervalles de confiance concernant les estimations des populations seraient très petits à cause de la grande taille des échantillons de l’ENSP et de l’ESCC.

Notre méthode mène à une estimation plus prudente de l’erreur. Nous n’avons pas utilisé l’échantillonnage aléatoire pour nos intervalles de confiance, et nous avons utilisé une proportion égale d’hommes et de femmes, regroupés de manière égale selon les différentes conditions de logement. De plus, tous les participants à l’étude provenaient de la même région au Canada, et les résultats pourraient ne pas être totalement représentatifs des autres régions, l’hygiène de vie pouvant varier selon la culture et la géographie locales.

Conclusion

Les personnes atteintes de maladies mentales risquent davantage d’avoir une hygiène de vie nocive pour leur santé et de vivre dans la pauvreté. Les participants à notre étude ont déclaré des modes de vie considérablement moins sains que l’ensemble des Canadiens. Notre étude a montré que le personnel infirmier doit être au courant des modes de vie sains et en faire la promotion. Il est également important qu’il comprenne que des facteurs systémiques, comme les taux de pauvreté élevés, contribuent à ces habitudes nuisibles à la santé. Il ressort de notre étude que la population atteinte de maladies mentales a grandement besoin de politiques ciblées en matière de santé et d’interventions infirmières visant à promouvoir des habitudes de vie saines.

Références

Agence de la santé publique du Canada. Rapport du Système canadien de surveillance des maladies chroniques : Les maladies mentales au Canada, 2015, Ottawa, 2015.

Association des infirmières et infirmiers autorisés de l’Ontario. La cessation du tabagisme : intégration dans la pratique quotidienne des soins infirmiers, Toronto, 2007.

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Ruth Schofield, inf. aut., M.SC.(T), est professeure adjointe à l’école des sciences infirmières, Université McMaster, Hamilton (Ont.). Elle siège au conseil d’administration d’infirmières et infirmiers en santé communautaire du Canada.
Cheryl Forchuk, inf. aut., Ph.D., est professeure à l’École de sciences infirmières Arthur Labatt Family de l’Université Western et directrice adjointe au Lawson Health Research Institute.
Phyllis Montgomery, inf. aut., Ph.D., est professeure à l’École de sciences infirmières de l’Université Laurentienne.
Abraham Rudnick, médecin, Ph.D., est professeur adjoint au Département de psychiatrie de l’Université de la Colombie-Britannique.
Betty Edwards, M.Ed., AAMFT, est coordinatrice de la recherche communautaire pour Can-Voice.
Amanda Meier, M.S.W., R.S.W., est coordinatrice de la recherche au Lawson Health Research Institute.
Mark Speechley, Ph.D., est professeur au Département d’épidémiologie et de biostatistique et pour le programme interfaculté en santé publique de l’École Schulch à l’Université Western.

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