https://www.canadian-nurse.com/blogs/cn-content/2024/06/06/harm-reduction-saves-lives-series
Articles et vidéos visant à adopter une démarche non moralisatrice en matière de soins
Par Jennifer Jackson, rédactrice dans le cadre de la série
6 juin 2024
Le Canada connaît une crise des drogues toxiques. Depuis 2016, plus de 40 000 personnes qui consomment des drogues sont mortes au Canada en raison de l’approvisionnement non réglementé de drogues toxiques, soit l’équivalent de 22 personnes qui meurent chaque jour. Il n’existe pas de politiques fondées sur des données probantes en matière de consommation de drogues, ce qui perpétue l’échec des politiques de « guerre contre la drogue » dans tout le pays. Le résultat de ces facteurs est que de nombreux Canadiens ont besoin de soins pour la toxicomanie, mais ne sont pas en mesure d’accéder à des options fondées sur des données probantes. Il en résulte un préjudice pour nos clients, nos familles et nos communautés.
C’est dans cet esprit que je vous présente une prochaine série d’articles d’infirmière canadienne intitulée La réduction des méfaits sauve des vies. L’objectif de cette série est de transmettre de l’information sur la réduction des méfaits aux infirmières et infirmiers de tous les milieux. Les principes de réduction des méfaits reposent sur l’idée que nous devons rencontrer les clients là où ils se trouvent. Nous devons travailler avec eux pour atteindre leurs objectifs, sans les juger et en tenant compte des traumatismes.
La réduction des méfaits exige que nous mettions de côté nos idées préconçues entourant les raisons pour lesquelles les gens consomment des drogues, les comportements que les clients devraient adopter et d’autres préjugés. Nous devons plaider en faveur de soins empreints de compassion et axés sur la clientèle qui respectent l’autonomie et le consentement des clients sur le plan individuel.
Au cours des prochaines semaines, infirmière canadienne publiera des articles rédigés par des infirmières et infirmiers sur les soins infirmiers de proximité, la prise en charge de la douleur chez les gens consommant des drogues, les options thérapeutiques telles que les programmes de traitement par agonistes opioïdes injectables et l’approvisionnement plus sûr sur ordonnance. Nous afficherons des aperçus sur la façon d’aborder les personnes qui consomment des drogues dans le contexte des soins actifs, sur la façon de soutenir les clientes et clients qui se livrent au commerce du sexe, et nous découvrirons des infirmières et infirmiers incroyables qui travaillent dans le domaine de la réduction des méfaits.
Le personnel infirmier est particulièrement bien placé pour apporter son assistance
Les infirmières et infirmiers sont particulièrement bien placés pour aider les personnes qui consomment des drogues. Nous accueillons des clients qui consomment des drogues dans l’ensemble du système de santé, dans divers contextes et spécialités. Au sein du système de soins de santé, c’est avec un membre du personnel infirmier qu’une personne passe 90 % de son temps. Nous avons donc la responsabilité de fournir des soins de santé fondés sur des données probantes à tous nos clients, y compris les personnes qui consomment des drogues.
Dans ma pratique infirmière, j’ai dû remettre en question beaucoup d’idées préconçues sur les dépendances, en plus d’essayer de comprendre l’incidence des traumatismes complexes sur les clients et de reconnaître les répercussions du racisme et du colonialisme sur notre crise actuelle des drogues. J’espère que d’autres infirmières et infirmiers se joindront à moi dans ce processus continu d’apprentissage et de réflexion, alors que nous tentons de démanteler des systèmes nuisibles et travaillons à améliorer le système de santé.
La revue infirmière canadienne et l’Association des infirmières et infirmiers du Canada sont résolues à offrir des ressources pratiques et des connaissances aux infirmières et infirmiers afin que nous puissions offrir un meilleur soutien aux personnes qui consomment des drogues. J’espère que vous lirez et ferez connaître ces articles et que vous entamerez des conversations en milieu de travail. La réduction des méfaits exige un changement culturel en soins infirmiers, et je sais que le personnel infirmier est prêt à relever le défi.
Si vous souhaitez relater vos expériences de travail dans le domaine de la réduction des méfaits, n’hésitez pas à soumettre un article.
Jennifer Jackson, inf. aut., Ph. D., est professeure adjointe à la Faculté des sciences infirmières de l’Université de Calgary et rédactrice pour la série « La réduction des méfaits sauve des vies » de la revue infirmière canadienne.
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