Blog Viewer

Terminologie 101 : Modèle d’étude de cohorte rétrospective

  
https://www.canadian-nurse.com/blogs/cn-content/2014/04/01/terminology-101-retrospective-cohort-study-design
avr. 01, 2014, Par: Maher M. El-Masri, inf. aut., Ph.D.

Modèle d’étude de cohorte rétrospective : Modèle épidémiologique d’observation dans lequel on compare le risque de contracter la maladie pour un groupe exposé et pour un autre non-exposé.
Source : Gordis, L. Epidemiology, 4e éd., 2009, Philadelphie, Saunders Elsevier

Les études de cohorte rétrospectives sont un type de recherche par observation où le chercheur se penche sur des données archivées ou autodéclarées antérieures pour voir si le risque de maladie était différent pour les patients exposés et ceux qui ne l’avaient pas été. Comme dans les études de cohorte prospectives, dans les études de cohorte rétrospectives, on classe les participants en fonction de leur exposition, ou non, au facteur étudié. Néanmoins, dans les études rétrospectives, la recherche est lancée après l’exposition et le résultat (la maladie, par exemple). Par conséquent, les chercheurs créent généralement deux groupes dont on sait qu’ils ont été exposés ou qu’ils ne l’ont pas été au facteur en question pendant une période donnée, puis ils comparent la présence de la maladie dans les deux groupes.

L’interprétation des résultats d’une étude de cohorte rétrospective se fait comme pour les études de cohortes prospectives. Si le risque de maladie n’était pas différent entre les deux groupes, on en conclut qu’il n’existe pas de lien entre l’exposition et la maladie. Si le risque de maladie était plus élevé (ou plus bas) dans le groupe exposé, on en conclut que l’exposition est associée avec un risque accru (ou moindre) de contracter la maladie.

Les études de cohorte rétrospectives sont souvent menées avant les études de cohorte prospectives pour valider les preuves rassemblées au moyen de modèles d’études plus faibles (études descriptives, par exemple) visant à cerner l’association entre l’exposition et le résultat. On y a aussi souvent recours lors de flambées épidémiques, les chercheurs regardant alors les données collectées récemment dans le contexte de la surveillance de l’épidémie par les organismes de santé publique pour déterminer l’association possible entre les expositions et la maladie. Enfin, le modèle d’étude de cohorte rétrospective est particulièrement intéressant pour les chercheurs qui n’ont pas forcément un financement suffisant pour une étude de cohorte prospective : comme on utilise des données archivées pour les études de cohorte rétrospectives, celles-ci ne nécessitent pas le suivi parfois coûteux nécessaire dans les études prospectives.

Étant donné le caractère rétrospectif de ce modèle, les chercheurs savent toujours s’il y a eu exposition et maladie chez les participants quand ils commencent leurs travaux, ce qui fait que ces études sont particulièrement sujettes au biais de sélection. Il y aussi un risque de biais de rappel, car tous les événements examinés dans ces études sont des événements passés. De plus, il y a dans ces études des risques de biais d’information ou de biais dus à des erreurs de classification du fait que les chercheurs ne sont pas toujours en mesure d’évaluer l’exactitude des données archivées sur l’exposition et les résultats. Comme les autres études par observation, les études de cohorte rétrospectives permettent seulement de supposer une association entre l’exposition et le résultat : il n’est pas possible de déduire de ces études que l’exposition a causé ou non le résultat.

En conclusion, le modèle d’étude de cohorte rétrospective plaît aux chercheurs qui souhaitent faire une étude rapidement et à peu de frais, mais les lecteurs ne devraient pas perdre de vue les limites de ce modèle quand ils évaluent les conclusions de ces études.

inf-fusion articles sur le sujet

MyiLibrary

  • Fitzpatrick, J. J., et Kazer M. W. (Éd.). Encyclopedia of nursing research, 3e éd., 2011.
  • Gallin, J. I., et Ognibene, F. P. (Éd.). Principles and practice of clinical research, 3e éd., 2012.
  • Supino, P. G., et Borer, J. S. (Éd.). Principles of research methodology: A guide for clinical investigators, 2012.

Maher M. El-Masri, inf. aut., Ph.D., est professeur agrégé et chercheur à la faculté de sciences infirmières de l’Université de Windsor, en Ontario.
0 comments
3 views

Connectez-vous pour laisser un commentaire