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S’attaquer à la pornographie – deuxième partie : Implications pour la pratique infirmière

  
https://www.canadian-nurse.com/blogs/cn-content/2019/12/04/addressing-pornography-part-2-implications-for-nur
déc. 04, 2019, Par: Janet Zacharias , Lynn Scruby
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Messages à retenir

  • Le personnel infirmier peut jouer un rôle important en abordant la question de la pornographie du point de vue de la santé publique.
  • Les infirmières et les infirmiers doivent reconnaître l’importance de sensibiliser plus de gens aux incidences sanitaires et sociales de la pornographie.
  • Le personnel infirmier peut avoir un impact en intervenant sur la scène politique et en sachant quelles mesures il doit prendre pour promouvoir des changements.

Dans la première partie, nous nous sommes penchées sur les méfaits de la pornographie pour la santé et le bien-être des personnes, des familles et de la société. Les méfaits identifiés incluent l’accès facile, l’exposition précoce à du contenu pornographique très divers, le germe d’addiction que constitue la pornographie, le dysfonctionnement érectile, l’augmentation des comportements à risque chez les adolescents, l’incidence néfaste sur les relations, les changements attitudinaux et comportementaux chez les adolescents et des questions de genre comme la violence contre les femmes et leur exploitation et un lien solide avec le trafic de personnes, autant d’effets documentés dans les recherches.

Le sujet de la pornographie crée des tensions morales. Pourtant, la pornographie répond aux critères qui définissent les enjeux de santé publique, ce qui en fait avant tout un enjeu de santé, les implications morales étant secondaires. Or cette question n’est pas abordée du point de vue de la santé publique. Le Code de déontologie des infirmières et infirmiers autorisés repose sur des valeurs comme se tenir informé des enjeux sociaux qui influent sur la santé et le bien-être et se mobiliser pour le changement. Promouvoir la santé et promouvoir la justice sont deux des sept valeurs principales de l’Association des infirmières et des infirmiers du Canada (AIIC, 2017).

En nous appuyant sur notre recensement des écrits, nous proposons quatre grandes recommandations pour aider le personnel infirmier et les autres professionnels des soins de santé à aborder la question de la pornographie du point de vue de la santé publique.

    1. Sensibiliser la profession
      • Promouvoir, soutenir et intensifier les efforts de recherche au Canada sur les effets de la pornographie sur la santé, y compris sur celle des jeunes et des familles, et sur la société.
      • Demander à l’AIIC de préparer un énoncé de position sur la pornographie.
      • Préparer des séances d’information et publier des articles dans les revues sur les soins de santé pour informer les professionnels du domaine sur les enjeux émergents en matière de santé et pour les outiller.
      • Intégrer le sujet de la pornographie comme enjeu de santé publique aux programmes des établissements de formation en soins de santé pour équiper les nouveaux professionnels du domaine.
    1. Sensibiliser le public
      • Promouvoir la sensibilisation médiatique en faisant de la publicité dans divers médias pour faire connaître, au sein du public, les effets néfastes de la pornographie sur la santé et les comportements.
      • Équiper les enseignants et intégrer le sujet de la pornographie dans les programmes scolaires d’éducation sexuelle. Il faut aussi apprendre aux enfants et aux adolescents la différence entre des relations sexuelles saines et les fantasmes pornographiques, et insister sur les notions de respect mutuel et de dignité (Lim et coll., 2016; Mattebo et coll., 2013).
      • Équiper les parents. Concevoir des ateliers et des ressources à l’intention des parents, pour les informer sur la pornographie et leur donner les compétences nécessaires pour en parler avec leurs enfants et leurs adolescents.
      • Promouvoir l’utilisation de logiciels de filtrage personnels par les familles et les individus pour faciliter les réglages personnels des appareils électroniques à la maison puisqu’il n’y a actuellement pas de réglementation au Canada.
      • Former des partenariats avec des organisations qui ont conçu des outils et des programmes pour informer et équiper les parents et les éducateurs.

Janet Zacharias, inf. aut., B. Sc. inf. est enseignante clinique au Collège Red River de Winnipeg, au Manitoba. Courriel : jzacharias50@rrc.ca
Lynn Scruby, inf. aut., Ph. D. est professeure adjointe au Collège de sciences infirmières, Faculté des sciences de la santé Rady, Université du Manitoba.

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