Blog Viewer

Démangeaisons et douleurs…ce ne sont pas toujours les levures!

  
https://www.canadian-nurse.com/blogs/cn-content/2019/11/14/itching-and-pain-is-not-always-yeast
nov. 14, 2019, Par: Julianna Briglio

Messages à retenir

  • Il est facile de diagnostiquer des levures à l’examen d’une patiente avec des démangeaisons de la vulve. Il est important de bien examiner la patiente au lieu de juste supposer que ce sont des levures.
  • En cas de doute quant au diagnostic, faites un prélèvement pour dépister des ITS, une vaginose bactérienne ou des levures. En cas de symptômes persistants, dirigez la patiente vers un médecin.
  • Si vous n’interrogez pas les patientes sur d’éventuelles démangeaisons ou douleurs au niveau de la vulve, ou sur une dyspareunie, souvent, elles ne vous en parleront pas.

La vulve est cette partie intime du corps dont on n’ose pas parler quand on est jeune. Un peu plus tard, avec les nombreux risques que comporte une vie sexuellement active, on est obligée d’en parler un petit peu. Puis on a des enfants, et on se moque bien de qui regarde entre nos jambes. Quand arrive la cinquantaine, allez savoir pourquoi, on n’ose pas en parler. Malheureusement, c’est pourtant le moment où il faut le faire.

Avec l’âge, le risque de maladie de la vulve augmente, y compris le risque de cancer. Notre vessie commence à avoir des fuites qui irritent la peau dans la zone vulvaire et peuvent lancer tout un cycle de démangeaisons douloureuses « en bas », dans les abysses sur lesquels on ne pose pas de question, là où personne n’ose regarder.

La plus grosse négligence possible quand on diagnostique des affections de la vulve est de supposer sans regarder.

Attention! Les démangeaisons de la vulve ne sont pas toujours causées par une infection aux levures, comme le montrent les cas suivants.

Cas 1

Une femme d’environ 75 ans avait des démangeaisons de la vulve depuis cinq ans. Elle avait eu une hystérectomie dans la quarantaine, pour des raisons bénignes, et n’avait pas à subir de tests Pap. Elle s’était traitée elle-même pour ce qu’elle pensait depuis des années être une infection aux levures. De temps en temps, son état s’améliorait, mais le traitement perdait tôt ou tard de son efficacité et elle a donc fini par aller voir son médecin. Lui aussi a cru qu’il s’agissait de levures, étant donné les antécédents de sa patiente, et il a essayé un autre traitement. Ce dernier a aidé un peu, mais les symptômes sont revenus, et elle a remarqué « quelque chose, en bas, là ». Extrêmement gênée et d’une timidité maladive, elle est allée voir une femme médecin spécialisée en santé des femmes. Un seul coup d’œil a suffi : c’était un cancer de la vulve.

Cas 2

Un médecin a dirigé une femme de 70 ans à un collègue pour des douleurs et démangeaisons de la vulve qui n’avaient pas répondu aux antifongiques. À l’examen, sa vulve avait l’air complètement normale. Son architecture était intacte; il n’y avait pas de pertes, juste une légère rougeur. Malgré tout, la patiente ne pouvait pas rester assise longtemps. La douleur était si horrible que pour dormir, elle utilisait des blocs réfrigérants pour d’abord s’engourdir la peau. Dans son cas, les antifongiques étaient inefficaces parce que la patiente souffrait de vulvodynie, un inconfort et une douleur chroniques autour de l’ouverture du vagin durant au moins trois mois. Avec un diagnostic et un traitement adapté, la dame va mieux à 90 %.

Cas 3

Une femme de 50 ans s’est présentée à une clinique avec une infection chronique aux levures qui l’embêtait depuis plusieurs années. Les antifongiques aidaient un peu, mais les démangeaisons étaient plus fortes la nuit. À l’examen, une perte significative de l’architecture des grandes lèvres a été notée; sa vulve était blanche, avec une légère rougeur à la base de l’orifice vaginal. Des stéroïdes puissants la nuit avec une pommade antifongique le matin ont bien aidé la patiente. Elle est atteinte de lichen scléreux (une infection chronique incurable) avec, en plus, une infection aux levures.

Implications pour la pratique

Infirmières et infirmiers autorisés et auxiliaires autorisés, vous êtes des gardiens aux portes des bureaux et des services de soins non urgents. Vous êtes particulièrement bien placés pour préparer les patientes pour un examen, si vous pensez qu’il est nécessaire, compte tenu de leurs antécédents cliniques. Si la patiente est déshabillée avant que le fournisseur de soins entre dans la pièce, c’est souvent le petit coup de pouce nécessaire pour déclencher un examen physique afin de vérifier ses suppositions, qui ne sont pas nécessairement exactes.

Les infirmières et infirmiers praticiens doivent savoir qu’une démangeaison de la vulve n’est pas toujours causée par des levures. Examinez, voyez ce qu’il en est, et en cas de doute, ou si la patiente ne réagit pas aux traitements comme vous l’escomptiez, référez-la à un médecin.

Lectures additionnelles

Improving Women's Health - What is Vulvodynia?

Rare Disease Database - Lichen Sclerosus

Vulvar Cancer: Types, Symptoms, and More


Julianna Briglio, IP, travaille en soins infirmiers depuis plus de 32 ans, dans divers postes et divers établissements de soins de santé. Elle a été infirmière praticienne en médecine familiale pendant des années et, depuis 20 ans, elle travaille en obstétrique et gynécologie et en dermatologie.

#carrière
#pratiqueclinique
#relationpersonnelinfirmier-patients
#soinsauxpatients
0 comments
22 views

Connectez-vous pour laisser un commentaire