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Peur des piqûres et auto-injection d’insuline

  
https://www.canadian-nurse.com/blogs/cn-content/2017/03/04/needle-fear-and-insulin-self-injection
mars 04, 2017, Par: Kristen Higgins, B.Sc.S , Christine T. Chambers, Ph.D., psychol.a.

Q : Comment puis-je aider les patients qui sont anxieux à l’idée de s’injecter eux-mêmes l’insuline?

R : La peur des piqûres est fréquente, tant chez les adultes que les enfants, et comme le montrent les recherches, c’est l’une des principales raisons pour lesquelles les personnes diabétiques évitent l’insuline. Aider les patients à surmonter cette peur contribue grandement à réduire leurs risques de complications liées au diabète. D’après les recherches et notre expérience clinique, plusieurs stratégies peuvent aider les patients à se familiariser avec l’auto-injection d’insuline.

Il faut commencer par interroger directement les patients sur leurs sentiments et leurs craintes. Beaucoup craignent de s’auto-injecter, mais sont mal à l’aise à l’idée d’en parler. Ils surestiment parfois la taille de l’aiguille qu’ils utiliseront, la douleur qu’ils ressentiront et la difficulté d’apprendre à s’auto-injecter. En comprenant mieux leurs inquiétudes, le personnel infirmier peut mieux cibler son intervention.

Quand les patients ont des craintes, on doit aborder progressivement l’auto-injection avec eux. Apprendre toute la procédure d’un coup peut les dépasser : regarder l’aiguille ou la tenir est déjà difficile pour certains. Il est donc préférable de diviser la procédure en petites étapes (rassembler le matériel, assembler le stylo injecteur, par exemple) et d’aider le patient à s’entraîner pour chacune des étapes jusqu’à ce qu’elle ne le dérange plus. Saluez ses progrès au fil des étapes.  

Aider les patients à soulager la douleur de l’injection peut contribuer à éviter qu’ils aient peur des injections par la suite. Il existe de nombreuses stratégies pour réduire la douleur. Les recherches montrent que les injections sont souvent moins douloureuses si on utilise des aiguilles courtes (4 à 6 mm) et des stylos injecteurs. Il est également utile d’enseigner la bonne technique aux patients, de suivre les recommandations généralement acceptées (pour l’angle d’insertion et la rotation des sites d’injection, par exemple) et de réviser régulièrement la technique. On peut aussi enseigner aux patients des stratégies précises pour surmonter la douleur de l’injection, comme des techniques de relaxation (respirations profondes) et de distraction (compter pendant l’insertion de l’aiguille). On trouve d’autres conseils pour soulager la douleur causée par une aiguille sur le site Web de la Société canadienne de psychologie. 

Le soutien aux enfants devant s’auto-injecter est un peu différent. Il faut déterminer si l’enfant est prêt pour l’auto-injection, car chacun se développe à son rythme, et tous ne sont pas prêts au même âge chronologique. On peut confier à ceux qui ne sont pas prêts certains aspects de la procédure d’injection (rassembler le matériel, préparer le stylo-injecteur sous supervision) pour les préparer à faire les injections eux-mêmes à l’avenir.

Le rôle des parents est important dans la gestion des peurs et de la douleur associées à l’injection chez les enfants. Il est souvent utile d’aider les parents à gérer leur propre anxiété à ce sujet pour qu’ils puissent mieux soutenir leurs enfants et les aider à gérer la douleur en leur apprenant les techniques décrites plus haut.

Si une certaine anxiété au sujet des injections est commune, certaines personnes éprouvent une profonde anxiété qui entraîne une détresse notable et leur font perdre leurs moyens. On parle alors de phobie des piqûres, un sous-type de la phobie spécifique sang-injection-blessure. Dans le cas d’une phobie, les stratégies décrites ci-dessus ne suffiront probablement pas. Une thérapie cognitivo-comportementale avec un psychologue peut aider les patients à analyser leurs pensées et sentiments au sujet des piqûres, et une thérapie par exposition graduée peut les amener au point où ils peuvent s’auto-injecter.


Kristen Higgins, B.Sc.S., est doctorante en psychologie clinique au département de psychologie et neuroscience de l’Université Dalhousie et au Centre for Pediatric Pain Research au IWK Health Centre, à Halifax.
Christine T. Chambers, Ph.D., psychol.a., est titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur la douleur chez les enfants (Niveau 1) et professeure de pédiatrie, psychologie et neuroscience à l’Université Dalhousie et au IWK Health Centre.

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