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Programme PASS : nouveau volet mentorat

  
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Des infirmières et infirmiers autorisés, en activité ou à la retraite, apportent leur soutien à des collègues formés à l’étranger qui se préparent à s’installer au Canada.

nov. 01, 2016, Par: Kate Jaimet
a senior woman looking at her laptop
Teckles Photography Inc.
Diane Stephenson, elle-même mentor, aide à trier les candidatures d’infirmières et infirmiers autorisés, en activité ou à la retraite, qui veulent faire du mentorat.

En 40 ans de carrière en soins infirmiers, principalement en gériatrie, Sandra Stec a rencontré beaucoup de gens qui, formés en sciences infirmières dans leur pays d’origine, se sont retrouvés aides-soignants dans des établissements de soins de longue durée canadiens.

Leurs difficultés à obtenir un permis d’exercer comme infirmières et infirmiers autorisés ont motivé Mme Stec, maintenant à la retraite, à être mentor bénévole pour un nouveau programme qui jumelle des infirmiers et infirmières autorisés canadiens, en activité ou à la retraite, avec des collègues formés à l’étranger (IFE) qui se préparent à venir s’installer au Canada.

« Je trouve que c’est une bonne occasion de tendre la main à quelqu’un qui a pris la décision de s’installer ailleurs. Déménager est toujours difficile, mais déménager dans un nouveau pays, une culture différente? Toutes les explications qu’on peut leur donner les aideront sans doute », estime Mme Stec.

Ce mentorat s’inscrit dans un programme appelé PASS (Pre-Arrival Supports and Services, pour services et appuis avant l’arrivée), qui est financé par Immigration, réfugiés et citoyenneté Canada. Le programme PASS est offert par le Centre CARE pour le personnel infirmier formé à l’étranger (CARE Centre for Internationally Educated Nurses), et l’AIIC aide au recrutement de mentors infirmiers. Le programme a été lancé en janvier 2016, mais son volet mentorat, plus récent, a débuté en août.

Pour être admissibles au programme, les IFE doivent avoir déjà obtenu un permis d’exercer en soins infirmiers dans leur pays et avoir demandé – et obtenu – le statut de résident permanent au Canada.

« Il est très important de souligner que les infirmières et infirmiers qui viennent d’un autre pays ont déjà pris la décision de déménager et de venir vivre et travailler au Canada », signale Sue VanDeVelde-Coke, directrice générale du Centre CARE. « Le programme PASS est là pour les informer des démarches pour l’obtention d’un permis d’exercer, pour leur donner accès à des webinaires sur le travail infirmier au Canada et sur le système de soins de santé canadien et, ce qui est le plus important, pour leur permettre d’interagir individuellement avec des membres canadiens de la profession et avec notre personnel. »

Les démarches sont souvent longues et décourageantes pour les IFE souhaitant obtenir leur permis d’exercer au Canada, explique Meghan Wankel, coordinatrice du programme PASS. Pour commencer, ils doivent présenter tous leurs diplômes et documents connexes au Service national d’évaluation infirmière (SNEI). L’organisme de réglementation provincial ou territorial concerné examine ensuite l’évaluation du SNEI et détermine si les candidats ont les compétences exigées sur son territoire. De nombreux candidats étrangers s’entendent dire que ce n’est pas le cas, selon Mme VanDeVelde-Coke. Cela peut signifier qu’ils doivent subir d’autres évaluation et examens avant d’avoir le droit de passer l’examen d’admission à la pratique.

La demande de mentors a été accueillie avec enthousiasme, se réjouit Diane Stephenson, membre émérite de l’AIIC, qui aide à trier les candidatures et est elle-même mentor bénévole. Elle a mené un sondage auprès des membres émérites en novembre 2015 pour déterminer comment l’AIIC pourrait le mieux servir ce groupe d’infirmières et infirmiers à la retraite. Beaucoup ont affirmé qu’ils souhaitaient offrir de leur temps à l’Association. Le lancement du volet mentorat de PASS arrivait donc à point nommé.

« Même à la retraite, les membres de notre profession restent passionnés par leur travail, car ils ont le sentiment – et moi aussi – qu’on ne cesse jamais d’être infirmière ou infirmier », constate Mme Stephenson, qui était chef des soins infirmiers au Centre hospitalier pour enfants de l’est de l’Ontario avant de prendre sa retraite en 2003. « On a pour valeurs fondamentales la compassion et le service. On a beau prendre sa retraite, le savoir, l’expérience et la sagesse ne s’envolent pas pour autant. On veut s’en servir. »

De partout au Canada, une trentaine d’infirmières et infirmiers autorisés en activité ou à la retraite ont présenté leur candidature depuis que l’AIIC a annoncé à ses membres émérites et à son Réseau canadien des spécialités en soins infirmiers qu’elle cherchait des bénévoles, affirme Mme Stephenson. Après avoir choisi parmi les candidatures, elle a contacté personnellement les candidats retenus pour leur souhaiter la bienvenue et organiser leur orientation. « Les carrières dans le domaine s’étendant souvent sur 35 ou 40 ans, beaucoup d’infirmières et infirmiers jouissent d’une grande expérience. Ils ont donc le sentiment de pouvoir offrir des contacts ou des occasions de réseautage aux nouveaux venus dans le système », ajoute-t-elle.

Une fois acceptés, les mentors et les mentorés doivent participer à une série de webinaires sur le mentorat, les questions de diversité et la résolution de problèmes. Ils ont les coordonnées les uns des autres pour pouvoir se joindre par courriel ou sur Skype. Selon que le mentoré arrive bientôt ou plus tard, le mentor est censé le contacter entre trois et cinq fois avant son arrivée et au moins une fois après.

Mme Wankel a préparé les webinaires, avec la contribution de l’AIIC, et elle les anime. C’est elle qui s’occupe de jumeler mentors et mentorés en fonction de leurs intérêts cliniques et de l’endroit où les mentorés comptent exercer. En date du 1er septembre, elle avait jumelé 12 IFE avec des mentors.

« Quelques-uns des mentors sont des IFE qui, étant passés par les mêmes étapes, se sentent bien placés pour en aider d’autres comme mentors », souligne Mme Wankel. « C’est leur façon de contribuer à leur tour. »

C’est le cas de Jeba Rathnaraj, infirmière autorisée à l’hôpital Margaret Cochenour Memorial à Red Lake (Ont.), arrivée d’Inde en 2014. Elle a travaillé pendant une dizaine d’années en Arabie Saoudite et pense que sa connaissance de l’arabe sera utile pour tisser des liens avec sa mentorée, Sameera Khalid Al-Hamad, une infirmière originaire des Émirats arabes unis.

« Au Moyen-Orient, les normes sont généralement d’un bon niveau, car la majorité des hôpitaux connus ont une accréditation internationale. Une infirmière issue de ce milieu clinique devrait donc pouvoir s’adapter rapidement au Canada », fait valoir Mme Rathnaraj. « En faisant toute sa préparation avant de partir, elle gagne beaucoup de temps, car elle est moins bousculée. Elle peut se détendre dans un univers familier et étudier pour se préparer à l’examen. »

Mme Al-Hamad, infirmière en soins de maternité avec un baccalauréat et 20 ans d’expérience, a fait une demande en 2010 pour immigrer au Canada comme travailleuse qualifiée. Elle se souvient d’avoir été attirée par la sécurité du pays, les débouchés professionnels et « la gentillesse des gens et les paysages et la nature grandioses ». Elle a obtenu son visa en 2015 et a transmis ses documents au SNEI. Depuis, elle attend à Dubaï les résultats de l’évaluation.

« Les webinaires du PASS m’ont donné une vue d’ensemble du processus d’autorisation infirmière et du système de soins de santé canadien », écrit-elle dans un courriel. «Je me sens connectée et je suis persuadée que ce type de soutien et de services m’aideront à franchir plus vite les étapes pour obtenir mon autorisation professionnelle et décrocher un emploi. »


Kate Jaimet est journaliste indépendante à Ottawa.

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