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Respecter l’orientation sexuelle et l’identité de genre

  
https://www.canadian-nurse.com/blogs/cn-content/2015/01/04/honouring-sexual-orientation-and-gender-identity
janv. 04, 2015, Par: Tammy Troute-Wood, INF. AUT., M.SC.INF

Q. Que puis-je faire pour que les patients LGBTQ se sentent chez eux dans notre centre de soins de santé?

R. Comme infirmières et infirmiers, nous comprenons que la sexualité est partie intégrante de l’identité de nos patients et de leur perception du monde. Nous savons qu’en renforçant nos compétences culturelles, nous pouvons leur fournir des soins de qualité. En créant des milieux de soins accueillants, nous faisons tomber les obstacles et nous invitons les patients à revenir se faire soigner.

Entre 2 et 10 % des Canadiens s’auto-identifient comme lesbiennes, homosexuels, bisexuels, transgenres, allosexuels (queer) ou en questionnement. Les patients LGBTQ représentent un éventail d’orientations sexuelles et d’identités de genre.

L’orientation sexuelle est la façon dont une personne vit l’affection et l’attirance. Nous comprenons maintenant que l’attraction n’est pas toujours binaire (masculine ou féminine); elle peut être fluide, incluant des sentiments pour divers types de personnes.

L’identité de genre est le sens qu’une personne a du genre auquel elle appartient, se sentant homme, femme, les deux ou ni l’un ni l’autre. Ce sens peut coïncider avec le sexe assigné à la personne à la naissance (personnes cisgenres) ou non (transgenres). Certaines personnes préfèrent se décrire comme non conformes dans le genre, ce qui signifie qu’elles rejettent les normes traditionnelles en la matière. D’autres se décrivent comme ayant une identité de genre fluide, c’est-à-dire qu’elles se sentent alternativement homme et femme.

Il existe tout un éventail de termes pour décrire l’orientation sexuelle et l’identité de genre. S’il est utile de les comprendre, on ne devrait néanmoins jamais les utiliser pour étiqueter autrui. La langue évolue avec le temps. Si un patient emploie un terme que vous ne connaissez pas, demandez qu’on vous aide à le comprendre.

Les personnes qui s’identifient comme ayant une orientation sexuelle ou une identité de genre autre ont un risque plus élevé de crise cardiaque, d’obésité, d’anxiété, de dépression, de suicide, d’infection transmissible sexuellement, de grossesse non voulue et d’abus d’alcool ou d’autre substance. La probabilité qu’elles participent à des activités de promotion de la santé comme des dépistages associés à un genre précis (pour le cancer du col de l’utérus, du sein ou de la prostate par exemple) est moindre. Celles qui ont fait l’objet de stigmatisation ou de discrimination en venant se faire soigner risquent d’être moins enclines à le faire à l’avenir, et leur santé peut en pâtir. Selon la Gay and Lesbian Medical Association, environ 45 % des gais, lesbiennes et bisexuels n’ont pas parlé de leur orientation sexuelle à leurs fournisseurs de soins de santé.

Pour un langage inclusif

Nos valeurs et a priori personnels peuvent inconsciemment influencer notre pratique. Envisagez une formation pour en savoir plus sur la santé des LGBTQ. Je vous recommande de commencer par consulter le site Web de Santé arc-en-ciel Ontario.

Les a priori hétérosexistes reposant sur une conception binaire du genre qui sont enchâssés dans notre langage et nos systèmes peuvent, sans que ce soit voulu, exclure les patients LGBTQ. Ainsi, beaucoup des formulaires standards utilisés en soins de santé obligent les patients à s’identifier comme homme ou femme. Donnez l’exemple d’un langage inclusif pour contrer les a priori et les stéréotypes.

Demandez à votre patient comment l’appeler. Une fois sa préférence exprimée, respectez-la et pensez à la communiquer aux autres. Certains patients transgenres préfèrent un pronom traditionnel (il ou elle), d’autres, un pronom neutre comme les néologismes proposés « lel » ou « ol ». Quand un patient vous divulgue des renseignements sur son orientation sexuelle ou son identité de genre, assurez-lui que ces renseignements demeureront confidentiels. Ne partez pas du principe que le patient est ouvertement LGBTQ ou a communiqué cette information à d’autres personnes.

Employez des termes neutres pour désigner les proches de votre patient, comme partenaire au lieu de mari ou femme, ou petit ami ou petite amie, et parent plutôt que mère ou père.

L’emploi d’un langage inclusif et l’adoption des termes que préfèrent les patients sont des signes de respect. Admettre son erreur, s’excuser et tourner la page est aussi un signe de respect. Les patients sont sensibles à la sincérité des intentions dont témoignent votre langage corporel, les expressions sur votre visage et votre ton, et ils vous aideront à comprendre qui ils sont.

Enfin, ne sous-estimez pas l’influence du cadre sur l’expérience des patients venus se faire soigner. Veillez à ce que votre programme ou votre service accueille explicitement les patients LGBTQ à bras ouverts. Vos affiches et vos dépliants montrent-ils des personnes et des familles d’orientations sexuelles et d’identités de genre divers? Avez-vous des salles de bains pour tous les genres? Songez à afficher le drapeau arc-en-ciel en signe d’ouverture et d’inclusion.

Comprendre les termes

Allié(e) : Personne qui défend les droits de la personne ainsi que les droits civils et sexuels des minorités sexuelles et qui se bat contre la discrimination et l’hétérosexisme.

Gai : Personne qui ressent une attirance émotionnelle ou sexuelle pour les personnes du même sexe ou genre. Le terme est souvent employé pour désigner une personne identifiée comme étant de sexe masculin et qui est attirée, sentimentalement ou physiquement, par des personnes de sexe masculin.

Lesbienne : Personne identifiée comme étant de sexe féminin qui est attirée, émotionnellement ou sexuellement, par des personnes de sexe féminin.

Pansexuel : Personne qui est attirée, émotionnellement ou sexuellement, par des personnes de tous les sexes ou toutes les identités de genre. Le terme bisexuel a été employé pour décrire celles qui sont attirées, émotionnellement ou sexuellement, par des personnes de sexe masculin et féminin.

Allosexuel (queer) : Terme récupéré utilisé par certaines personnes qui s’identifient à une minorité sexuelle et par d’autres qui y voient un terme collectif positif pour décrire des collectivités et des mouvements sociaux.

En questionnement : Personne qui n’est pas sûre de son orientation sexuelle ou de son identité de genre ou qui les explore.

Trans, transgenre, transidentifié, transsexuel affirmé : Personne dont l’identité de genre n’est pas conforme aux attentes de la société quant au sexe biologique assigné à la naissance.


Tammy Troute-Wood, INF. AUT., M.SC.INF, est spécialiste de la santé sexuelle et reproductive pour les services de santé de l’Alberta. Son expérience professionnelle inclut la promotion de la santé sexuelle et reproductive et l’éducation à ce sujet, le travail et l’accouchement, la fertilité et les services cliniques en planification familiale. Pour cette chronique, elle a reçu l’aide de ses collègues Heather Cobb, Christine Sturgeon et Wendi Lokanc-Diluzio.

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