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Collectivités amies des aînés

  
https://www.canadian-nurse.com/blogs/cn-content/2015/01/01/age-friendly-communities

Le temps est venu de repenser un problème vieux comme le monde

janv. 01, 2015, Par: Leah Geller

Anne Sutherland

Notre société doit revoir sa stratégie en matière de vieillissement et de soins aux personnes âgées pour répondre à la demande grandissante de services de soins de santé. Mais par où commencer et quels enseignements tirer des programmes et pratiques qui marchent bien?

Infirmière canadienne tente de répondre à ces questions dans cette nouvelle série d’articles. Dans ce numéro et dans les suivants, nous nous pencherons sur différentes manières d’aborder les soins et nous donnerons des exemples de ce qui se fait actuellement pour aider les gens à vieillir en santé.

Selon un sondage réalisé pour l’AIIC par Nanos, la majorité des Canadiens trouvent important de pouvoir vieillir chez eux en ayant accès à des soins de santé à domicile. C’est à ce message que nous avons consacré notre journée sur la Colline, et nous avons demandé aux députés et aux sénateurs d’appuyer nos recommandations pour que soient créées des normes nationales pour les soins de santé à domicile, pour que le crédit d’impôt aux aidants familiaux devienne remboursable et pour que le programme Nouveaux horizons pour les aînés soit élargi.

Les besoins des personnes âgées ont été au centre de mes préoccupations, récemment. Mon père, mort en décembre à 91 ans, a eu ce qu’il convient d’appeler « une longue vie bien remplie ». Il était en bonne santé, avait des compétences recherchées, un emploi stable, la capacité de faire vivre sa famille et des liens durables et gratifiants avec diverses personnes. Ces dernières années, cependant, ses activités quotidiennes lui donnaient un peu plus de mal. Il ne voulait plus voyager, et se servait de moins en moins d’Internet et du courriel, alors qu’il était autrefois très doué pour l’informatique. Il se fatiguait plus vite, et les prothèses auditives, médicaments et déambulateurs faisaient à présent partie de sa vie.

Nous parlions souvent des changements qu’il vivait. Le rétrécissement de son univers ne le dérangeait pas, mais il terminait chacune de nos conversations en s’assurant que j’avais parfaitement compris ce qu’il voulait. Rester chez lui. Être avec ma mère, toujours en forme à 94 ans. Être soigné à domicile. Mon frère, ma sœur et moi avions les compétences et les moyens nécessaires pour que ce soit possible, heureusement.

Sa dernière journée a été excellente. Après son petit-déjeuner habituel – un demi-pamplemousse (pas un entier, non!) avec une tranche de pain grillé et du beurre d’arachide (crémeux, pas croquant!) –, il a lu le Globe and Mail, regardé la télévision, mangé avec ma mère et ma sœur, puis il est allé se coucher et s’en est allé, paisiblement.

Pouvoir rester chez soi, comme l’a fait mon père, est l’une des nombreuses façons de vieillir dans sa communauté. Il nous faudra travailler ensemble pour répondre aux besoins de toutes les personnes âgées, où qu’elles vivent et quelle que soit leur situation.

Anne Sutherland Boal, inf. aut., B.Sc. inf., MHSA
Directrice générale, Association des infirmières et des infirmiers du Canada

Série sur les personnes âgées : première partie

Mouvement mondial pour favoriser un vieillissement en santé dans les villes et les villages

Two elderly women sitting beside each other on a bus.
iStockphoto

Imaginez que vous êtes une personne âgée. Toute votre vie, vous avez circulé en voiture, mais vous devez maintenant utiliser le réseau de transport en commun. Par où commencez-vous? Si vous habitez à Winnipeg, vous pouvez apprendre à utiliser le réseau en suivant une séance de formation gratuite à l’un des centres pour personnes âgées de la ville.

Le programme de formation de Winnipeg Transit à l’intention des personnes âgées est l’un des nombreux projets novateurs proposés dans le cadre du projet Age-Friendly Manitoba. Le projet s’est développé depuis son lancement en 2008 par le Secrétariat manitobain du mieux-être des personnes âgées et du vieillissement en santé : il est passé de 10 collectivités participantes à 100, et 80 % de la population du Manitoba y a accès.

« Les collectivités intéressées peuvent s’inscrire auprès du Secrétariat, qui les aide ensuite à trouver des partenaires et à lancer et améliorer leurs projets », explique Sharon Blady, ministre de la Santé du Manitoba, ancienne ministre de la Vie saine et des Aînés et ancienne instructrice en sciences infirmières (Joint Baccalaureate Nursing Program) à l’Université du Manitoba. « Nous fournissons aussi des outils comme des lignes directrices et des listes de contrôle destinées aux entreprises. Tous les projets sont d’initiative locale : chaque collectivité a ses particularités. »

Le Manitoba est à la pointe du soutien aux personnes âgées, en particulier en milieu rural ou isolé, affirme Deanne Crothers, ministre de la Vie saine et des Aînés. « Les collectivités amies des aînés favorisent la santé, l’activité et la productivité des aînés. Le projet a été un merveilleux plus pour notre province. »

Valerie Emerson est coordinatrice du Programme de soutien aux aînés de Gladstone et sa région (GASSP), au Manitoba. Ayant entendu parler du projet à l’occasion d’un atelier commandité par la province en 2008, ses collègues et elle ont sauté sur l’occasion d’y faire participer Gladstone, une ville d’un peu plus de 1 000 habitants à l’ouest de Winnipeg. « Gladstone compte une importante population de personnes âgées et nous connaissions l’importance d’être au courant des idées et ressources disponibles pour leur permettre de vieillir chez elles », explique-t-elle.

« Notre démarche est intergénérationnelle », précise Mme Emerson. Ainsi, quand le GASSP a créé un sentier du bien-être le long de la rivière, avec un sentier large, des équipements de mise en forme et de nombreux bancs, des volontaires de 8 à 80 ans ont aidé à le construire. Des élèves du secondaire ont été recrutés pour enseigner aux aînés à se servir d’un ordinateur, et un programme met en correspondance des enfants du primaire avec des personnes âgées pendant un an. « Je faisais mes courses l’autre jour, et l’un des enfants m’a demandé de dire bonjour à sa correspondante au centre pour aînés », raconte Mme Emerson, amusée.

Mme Emerson est particulièrement contente des trois brunchs communautaires organisés à l’école secondaire pendant la dernière année scolaire. « Les élèves du cours de cuisine ont préparé la nourriture, souligne-t-elle, et pour la partie jeux, comme les élèves voulaient jouer au cribbage avec les aînés, ils ont téléchargé des applications sur leur téléphone pour apprendre à y jouer. »

En quoi les cadres de vie sont importants

Depuis des dizaines d’années, des chercheurs étudient l’incidence du cadre bâti sur la santé physique. Selon les personnes âgées, les transports médiocres, les trottoirs accidentés et le mauvais éclairage interfèrent avec leurs activités au quotidien et compromettent de ce fait leur indépendance et leur santé.

Des études ont montré que dans les endroits où il y a beaucoup de circulation et de bruit, les personnes âgées ont de la difficulté à se remettre d’une perte partielle de mobilité, alors que là où les rues sont conçues pour les piétons et là où les installations de loisirs sont aisément accessibles, le taux d’obésité est moindre, et les résidents âgés plus actifs.

Bien que la population canadienne soit concentrée en milieu urbain, 23 % des aînés vivent dans des zones rurales ou isolées. Le nombre de résidents âgés augmente même dans certaines régions rurales du Canada, des retraités quittant les villes pour la campagne. Toutefois, dans les petites villes et les villages, les personnes âgées ont parfois accès à un choix restreint de logements, de transports et de services de santé, et les soutiens communautaires sont limités voire inexistants.

Milieux conçus en fonction des aînés

Les collectivités amies des aînés sont conçues pour aider les personnes âgées à rester actives et en bonne santé, à vivre en toute sécurité et à continuer de s’impliquer. Elles les incluent dans tous les domaines de la vie communautaire et reconnaissent leurs nombreuses aptitudes et compétences. Elles tiennent également compte des besoins des personnes âgées particulièrement vulnérables.

L’Organisation mondiale de la Santé aide les villes et les collectivités à travers le monde en leur fournissant des conseils et en facilitant l’échange d’idées sur des questions d’importance pour les aînés. Elle a créé une feuille de route dont peuvent se servir les villes pour évaluer à quel point elles sont accueillantes pour ces personnes. On y trouve une liste de plus de 60 éléments regroupés selon 8 thèmes. En voici quelques exemples :

  • Espaces extérieurs et bâtiments. Y a-t-il suffisamment d’espaces verts et de bancs publics, des trottoirs en bon état et des feux de circulation permettant aux piétons de traverser les rues en toute sécurité?
  • Transports.Les aînés devraient avoir accès à des transports publics sûrs, abordables, fiables et fréquents, à des cours de remise à niveau en conduite automobile et à des places de stationnement réservées.
  • Logement.Diverses options devraient être offertes, avec des logements bien conçus, abordables, situés à proximité des services et intégrés dans la collectivité.
  • Participation sociale.Les activités devraient être accessibles et variées, et les horaires devraient être commodes pour les aînés.
  • Respect et inclusion sociale.Les services publics et privés devraient régulièrement consulter les personnes âgées pour savoir comment mieux les servir, et l’image donnée du vieillissement devrait être positive.
  • Participation citoyenne et emploi.Les personnes âgées ont-elles accès à un éventail de possibilités pour faire du bénévolat et travailler? Sont-elles appréciées à leur juste valeur et équitablement rémunérées?
  • Communications.L’information, imprimée ou verbale, devrait être communiquée en termes simples et familiers, et tous les citoyens devraient avoir accès aux moyens de communication et à l’information de base.
  • Services de soutien communautaire et de santé.Les services devraient être situés dans les différents secteurs de la ville et être aisément accessibles.

Le Réseau mondial des Villes-amies des aînés de l’OMS compte actuellement 110 membres de 26 pays et représente plus de 88 millions de personnes. Pour devenir membre du réseau, une collectivité doit documenter son processus de planification et de mise en œuvre et s’engager à constamment s’améliorer, et les résidents âgés doivent participer au processus. À ce jour, 16 villes et collectivités canadiennes ont été acceptées dans le réseau.

Le contexte canadien

En juin 2014, CARP (anciennement appelé l’Association canadienne des individus retraités) a mené un sondage auprès de 2 100 de ses membres sur différents sujets, dont les collectivités amies des aînés. Des établissements de santé bien situés et l’accès facile à des épiceries et des centres pour personnes âgées ont été cités comme les ressources communautaires les plus importantes dans une collectivité amie des aînés. Les trois principaux éléments qui permettraient à leur collectivité d’être mieux adaptée aux besoins des personnes âgées, selon les répondants, étaient des logements plus accessibles, des logements plus abordables et une plus grande inclusion dans la vie politique et sociale.

Selon CARP, les villes peuvent devenir plus accueillantes pour les aînés en suivant trois principes directeurs. Le premier est de s’assurer que les conseillers municipaux et les maires accordent leur attention aux points de vue des résidents de tous les âges. Le second est de rendre tous les éléments de l’environnement bâti de la ville accessibles à tous les citoyens, des plus jeunes aux plus vieux. Le troisième est de veiller à ce que la mobilité soit universelle, en situant des logements abordables pour les personnes âgées dans des quartiers résidentiels à haute densité, par exemple.

L’Agence de la santé publique du Canada (ASPC) a forgé un partenariat avec les provinces et les territoires, entre autres, pour promouvoir des collectivités amies des aînés avec un projet visant à offrir gratuitement formation et ressources et à faciliter la mise en commun des pratiques exemplaires à travers le pays. Ce projet donne des liens vers ce que font les provinces et les territoires pour rendre les collectivités plus accueillantes pour les personnes âgées.

La Colombie-Britannique, par exemple, propose un guide en ligne sur comment devenir une entreprise amie des aînés. Elle offre aussi une série de vidéos dans lesquelles des personnes âgées, des fonctionnaires et des représentants des collectivités décrivent ce qui rend leur collectivité ou leur organisation accueillante pour les personnes âgées. L’Alberta a organisé une série d’ateliers à travers la province et offre de l’information sur les subventions disponibles.

L’Ontario a créé un guide de communication communautaire très complet, avec des exemples de projets couronnés de succès dans la province, comme celui du conseil sur le vieillissement de Hamilton, qui s’emploie à rendre les centres commerciaux plus accessibles et plus accueillants pour les piétons et à sensibiliser les gens aux autres services destinés aux personnes âgées. Le projet Ville amie des aînés d’Ottawa a lancé un programme de reconnaissance des entreprises, invitant les personnes âgées à mettre en nomination des entreprises qui font un effort supplémentaire pour mieux servir cette clientèle.

Pour vous renseigner sur les collectivités amies des aînés et sur ce que vous pouvez faire pour aider, consultez le site Web de l’ASPC.

Saanich, amie des aînés

Saanich, en C.-B., a réalisé une étude sur l’accès aux transports, modifié ses règlements de zonage pour mieux soutenir la vie autonome et poussé pour ouvrir des bureaux de vote mobiles dans les résidences pour personnes âgées pendant les élections. La ville a également mis en place des tarifs réduits pour rendre les programmes de loisirs plus accessibles et, en collaboration avec l’autorité sanitaire locale, créé des programmes d’activité physique adaptés comme la marche dans l’eau ou le conditionnement physique pour les personnes âgées fragiles.

Thunder Bay, amie des aînés

Thunder Bay arrive au troisième rang des villes comptant les plus grandes populations de personnes âgées en Ontario. La ville a créé et distribué un guide destiné aux entreprises, lancé un site Web et organisé, en partenariat avec la bibliothèque publique et les conseils scolaires locaux, des activités éducatives intergénérationnelles.

Edmonton, amie des aînés

Les projets d’Edmonton incluent des ateliers sur l’âgisme, des recherches sur les bâtiments et les espaces extérieurs accueillants pour les aînés et des services améliorés pour ces personnes, comme des transports assistés et un service de déneigement.

Comment les hôpitaux peuvent aider

L’une des recommandations auxquelles a abouti une consultation de Ville amie des aînés d’Ottawa auprès de 600 aînés et personnes concernées était l’atténuation de la structure en silos des soins aux aînés, en veillant à ce que les personnes âgées reçoivent les soins dont elles ont besoin dans les divers services de santé.

Concentrés sur le diagnostic et le traitement d’épisodes graves uniques, après une maladie ou une blessure, les hôpitaux sont souvent moins bien préparés pour s’occuper des besoins complexes des patients âgés, la majorité d’entre eux ayant au moins une maladie chronique.

Lors des hospitalisations, l’affaiblissement causé par l’alitement, les difficultés à absorber des fluides et des aliments à cause des traitements, la désorientation et le bruit peuvent nuire à la santé et au bon fonctionnement des patients âgés. Lorsqu’ils rentrent chez eux après avoir été aux urgences, ils courent un risque accru de déclin, d’hospitalisation et de décès.

Les hôpitaux amis des aînés offrent des évaluations gériatriques dans leurs services d’urgence et leurs services aux personnes hospitalisées. Les personnes âgées qui sont alitées ont accès à des programmes d’exercice, et des services de planification des congés cernent et atténuent les facteurs de risque potentiel pour celles qui rentrent chez elles. Ces hôpitaux veillent en outre à diminuer le bruit ambiant et à doter leurs aménagements de places de stationnement accessible aux fauteuils roulants et de panneaux de signalisation clairs, par exemple.

Penser aux personnes atteintes de démence

Dans les années 1980, lorsque Janice Chalmers suivait sa formation d’infirmière en santé mentale en Écosse, elle a été choquée de voir combien les patients atteints de démence étaient marginalisés et ignorés. « Dans les services psychogériatriques, on disait de ces patients qu’ils étaient juste des coquilles vides, qu’ils n’étaient pas vraiment là. Je savais que ce n’était pas vrai, et j’ai décidé que la démence serait “ma mission“, que j’essayerais de changer les choses. »

Depuis 1988, Mme Chalmers a travaillé presque exclusivement avec cette population, en Écosse, en Nouvelle-Zélande, en Australie et, depuis 2010, ici au Canada comme formatrice du personnel pour les services de soins à domicile Northwood d’Halifax, qui offrent des services de soutien à domicile à 1 800 clients. Infirmière autorisée, elle fait actuellement une maîtrise en études sur la démence et siège au comité consultatif pour l’élaboration d’une stratégie provinciale en matière de démence en Nouvelle-Écosse.

Pour créer des collectivités accueillantes pour les personnes atteintes de démence, on peut apporter de simples modifications à l’environnement, comme installer une signalisation et des panneaux de direction plus clairs, et offrir un meilleur accès aux magasins, banques et services de soins de santé locaux.

« Il est établi que deux choses peuvent ralentir la progression de la démence : l’exercice et les contacts sociaux, affirme Mme Chalmers. Si votre communauté est accessible, les personnes atteintes de démence peuvent sortir faire de l’exercice quand il fait assez chaud; en hiver, elles peuvent utiliser un centre communautaire ou sportif, dans la mesure où elles s’y sentent en sécurité, à l’aise et bienvenues. »

Les personnes atteintes de démence ont diverses préoccupations, fait-elle valoir. « La plupart veulent faire des choses qui les intéressent, comme leurs passe-temps, sortir, faire meilleur usage des installations locales ou aider d’autres personnes de leur communauté en faisant du bénévolat. Beaucoup disent que pour y arriver, elles doivent être accompagnées. »

Mme Chalmers évoque des programmes novateurs d’autres pays en matière de création de collectivités amies des personnes atteintes de démence. Au R.-U. comme au Japon, mentionne-t-elle, les citoyens sont encouragés à devenir des « amis de la démence ». Ils doivent d’abord suivre une formation sur ce qu’est la vie pour les personnes atteintes de démence et sur les petits gestes qu’ils peuvent faire au quotidien pour les aider : comment aider une personne désorientée à trouver le bon autobus ou être patients avec les gens un peu plus lents, quand ils font la queue pour acheter un café. En Irlande, des gens de la collectivité ouvrent leur foyer, une ou deux fois par semaine, à de petits groupes de personnes souffrant de démence.

« L’isolement social est l’un des plus grands problèmes pour ces personnes, explique Mme Chalmers. Elles restent chez elles de peur d’être incomprises ou bousculées et de se sentir gênées. Si ces personnes peuvent rester dans leur collectivité sans être jugées, si nous pouvons réduire leur stigmatisation, elles peuvent alors continuer de participer. »

« Trop souvent, nous parlons du déclin inévitable au lieu de voir ce que nous pouvons faire pour aider les gens à bien vivre, ajoute Mme Chalmers. Si on les inclut et les encourage, les personnes atteintes de démence peuvent accomplir des choses formidables. »


Leah Geller est rédactrice indépendante (santé et sciences) à Ottawa.

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